Dans une récente déclaration, Jim Farley, le PDG de Ford, a révélé conduire une voiture électrique chinoise : la Xiaomi SU7. Un choix surprenant qui soulève des questions sur la stratégie de l'entreprise américaine face à la montée en puissance des constructeurs automobiles chinois.
Un choix inattendu
Dans un monde où les PDG d’automobiles sont souvent les ambassadeurs de leurs propres marques, le choix de Jim Farley, patron de Ford, de conduire une Xiaomi SU7, une berline électrique chinoise, a de quoi surprendre. Lors du podcast Everything Electric Show, le PDG du constructeur américain a révélé conduire cette voiture depuis six mois, et ce, avec un enthousiasme débordant - pour être monté dedans il y a peu, je comprends son enthousiasme.
Je n’aime pas trop parler de la concurrence, mais je conduis une Xiaomi. (...) Nous en avons fait venir une par avion de Shanghai jusqu’à Chicago. Cela fait 6 mois que je la conduis et je ne veux pas l’abandonner.
Cette décision, loin d’être anodine, s’inscrit dans un contexte de concurrence féroce entre les constructeurs automobiles traditionnels et les nouveaux entrants, notamment chinois. Les marques automobiles asiatiques, comme Xiaomi, BYD ou NIO, ont fait des progrès considérables ces dernières années, proposant des véhicules électriques performants, bourrés de technologies et souvent à des prix très compétitifs.
La menace chinoise
Jim Farley ne cache pas son admiration pour la Xiaomi SU7, qu’il qualifie de « fantastique ». Il souligne la rapidité avec laquelle Xiaomi a réussi à pénétrer le marché des véhicules électriques et à séduire les consommateurs. Cette réussite est d’autant plus remarquable que Xiaomi est avant tout connu pour ses smartphones. De ce fait, et comme c’est le cas pour de nombreux patrons dans le secteur de l’automobile, le PDG de Ford craint la montée en puissance de ces « nouveaux » constructeurs.
Il compare cette situation à la crise que l’industrie automobile américaine a connue dans les années 80 avec l’arrivée des constructeurs japonais. Il met en garde contre les risques d’un nouveau déséquilibre si les constructeurs américains ne réagissent pas rapidement et efficacement.
Une riposte proactive
Face à cette menace, Ford a mis en place une stratégie ambitieuse. Le constructeur américain a créé une structure dédiée pour développer de nouveaux véhicules électriques en toute autonomie. L’objectif est de développer des voitures électriques plus compétitives et de répondre aux attentes des consommateurs. Jim Farley insiste d’ailleurs sur la nécessité d’apprendre des erreurs du passé, en soulignant que l’industrie automobile américaine a souvent sous-estimé ses concurrents et n’a pas su s’adapter aux évolutions du marché. En créant cette structure dédiée, Ford espère éviter de répéter les mêmes erreurs.
I try to drive everything we compete against. Have done it my whole career. Specs can tell part of a story, but you’ve got to get behind the wheel to truly understand and beat the competition.
— Jim Farley (@jimfarley98) October 23, 2024
En outre, et de par ses possessions automobiles, le PDG de Ford démontre sa volonté d’apprendre et de comprendre les forces et les faiblesses de la concurrence. Dans un post récent publié sur le réseau social X, il estime d’ailleurs que pour pouvoir battre ses adversaires, il est essentiel de connaître leurs produits et leurs stratégies - en utilisant une de leurs voitures au quotidien par exemple.