Il y a quelques semaines, en compagnie d’autres médias français, nous avons eu la chance de rendre visite, chez elle, en Chine, à l’une des marques les plus vendues et appréciées des ménages dans le monde entier, Tineco. Plongée au cœur d’une entreprise innovante et pleine d’ambitions.
C’est au cours d’un voyage inhabituel mais plein de bonne volonté et en totale transparence, que nous avons pu rencontrer, avec mes collègues de Frandroid et de Presse-Citron, plusieurs responsables, ingénieurs, designers et autres représentants de la marque numéro un des aspirateurs laveurs de sols.
Le but de cette démarche était assez simple, nous ouvrir les portes de leurs bureaux, discuter avec celles et ceux qui font la marque depuis plus de 25 ans maintenant, nous parler de leurs ambitions pour l’avenir, en Chine et dans le monde, et avoir un dialogue sans langue de bois pour aller contre les idées reçues que l’on peut parfois avoir envers les constructeurs chinois. Nous avons passé 3 jours riches en enseignement en compagnie de Chris Loong, Responsable Marketing et des Relations Presse pour la France notamment, qui a su rendre notre séjour un peu moins “Lost in Translation” que pour Bill Murray à Tokyo.
Suzhou, la “petite” venise de l’Orient et ses 12 millions d’habitants
Après 12h de vol et 2h de voiture, nous voilà donc arrivés à Suzhou, “petite” ville de 13 millions située à l’Est de la Chine et à une centaine de kilomètres de l’imposante Shanghai et ses quelques 29 millions d’habitants, soit la 3e plus grosse ville au monde derrière Delhi (33 millions) et Tokyo (37 millions). Des chiffres vertigineux qui font passer nos capitales européennes pour des petits patelins de campagne.
Suzhou, pour la petite histoire, est l’une des plus vieilles villes de Chine puisque l’on estime son histoire à plus de 2500 ans. Avec ses 82 km de canaux, elle est surnommée la Venise de l’Orient après que Marco Polo en personne y fit escale en 1276 et lui donna ce titre honorifique en mémoire de sa Venise natale.
Outre ses balades en gondoles sur les canaux, sa vieille ville, ses marchés aux puces, son musée et le fameux “Zhuozheng yuan”, que l’on peut traduire par “Jardin de l’Humble Administrateur”, Suzhou est également le berceau du siège de l’entreprise Ecovacs, maison mère de… Tineco. Car oui, si en France les deux marques se développent séparément et à un rythme différent, au point que Tineco semble bien mieux implantée que son aînée, en Chine, Tineco reste la petite sœur d’Ecovacs.
À Ecovacs les robots autonomes (aspirateurs, tondeuses, lave-vitres), à Tineco les appareils nécessitant un humain derrière le produit (aspirateurs sans fil, intelligents, laveurs) mais aussi désormais dans la cuisine avec le toasty One (un grille pain intelligent) ou encore tout une série de robot cuisine plus impressionnants les uns que les autres mais dont on ne sait pas encore si on aura la chance de les voir un jour ou l’autre en France (on croise les doigts).
Tineco, des ambitions internationales sans limite
Après avoir fait un tour du côté du showroom et échangé avec des designers, nous avons passé une petite heure avec Romeo Luo, General Manager de Tineco International. Un vaste périmètre qui couvre pour le moment une vingtaine de pays à travers la monde, de l’Australie aux Etats-Unis en passant par l’Allemagne, la Turquie, l’Italie, la France, etc etc.
Sans trahir aucun secret, on a tour à tour évoqué la concurrence locale (Dreame et Roborock en particulier), les difficultés pour elles d’être aussi performantes à l’international face à Tineco (à produits équivalents), la stratégie de marché, qui implique d’avoir des équipes et des produits dédiés pour chaque marché, y compris des plus petits pays comme la Suisse ou l’Autriche. L’Allemagne et la France étant déjà de gros clients pour Tineco, dans le Top 5 derrière la Chine et les États-Unis.
Avec plus de 14 millions de clients à travers le monde, Tineco est la marque d’aspirateurs pour sols secs et humides la plus vendue sur Amazon depuis 3 ans dans de nombreux pays comme la France, l’Italie, l’Australie, le Japon, les États-Unis ou encore le Canada. Néanmoins, la marque souffre encore d’un manque de reconnaissance et de notoriété à l’international, notamment vis à vis de Dyson, le concurrent naturel numéro un, même si ce dernier ne propose pas tout à fait les mêmes produits.
L’objectif de la marque est que chaque marché et chaque pays considère Tineco comme une marque mondiale et pas seulement une marque chinoise. Tineco veut se positionner comme un champion de l’innovation et un leader technologique (Romeo Luo, General Manager Tineco International).
Tineco se considère comme une marque de “luxe”, au même titre que Dyson, mais avec une stratégie publicitaire totalement différente. La marque préfère une stratégie de marketing axée sur les réseaux sociaux et le bouche à oreille plutôt que sur des campagnes publicitaires massives et invasives. Grâce à cette stratégie, la marque a énormément gagné en popularité en France, en Allemagne ou aux États-Unis et connaît un énorme succès sur Amazon dans tous les pays où elle est présente. Mais il y a encore trop de monde qui possède des produits Tineco sans même le savoir, et c’est un sujet sur lequel la marque travaille.
Elle compte ainsi renforcer sa présence dans les magasins physiques pour renforcer sa position et son image sur les marchés internationaux.
Pour conclure cet entretien, Romeo Luo a insisté sur le besoin de Tineco de se concentrer sur l’innovation, la qualité et une stratégie de marketing ciblée pour devenir LA référence mondiale dans le secteur des nettoyeurs de sol.
Du dessin à l’expédition en passant par la conception et l’assemblage, tout est fait maison ou presque
Si vous pensiez que Tineco était une “marque de plus” ou une “marque comme une autre”, après avoir passé 3 jours avec eux, je peux vous affirmer le contraire. Ici, tout est fait en interne de A à Z. De l’idée initiale provenant d’un besoin précis jusqu’au produit fini, livré chez le consommateur, absolument toutes les étapes de réflexion, de création et de conception sont réalisées dans l’un des nombreux immeubles de la marque.
Après nous être entretenu avec Romeo Luo, nous avons pu faire un tour sur le showroom présent à l’entrée du bâtiment principal, l’occasion de voir des produits déjà connus (Floor One Switch 7, Floor One Stretch S6, etc.) mais aussi des choses plus surprenantes comme un lavabo électronique, une gamme d’accessoires pour les cheveux ou le visage, ou encore les fameux robots-cuisine next gen qui ont fait sensation à l’IFA de Berlin début septembre.
À la suite de cette visite, on a d’ailleurs pu déguster un menu entièrement réalisé à l’aide de ces fameux robots-cuisine et c’était tout simplement bluffant (tant en termes de goût que dans la réalisation). On ne sait pas s’il y a un réel marché pour l’Europe en général et pour la France en particulier, mais on aimerait bien voir quand même ce que cela donne.
Étape suivante de notre visite, les différents laboratoires de recherches et de tests qualités. Les fameux “R&D”. Ici, on a eu le droit à un ballet parfaitement orchestré de démonstrations technologiques et de mises en situation. Très efficace, même si on se doute que tout avait été parfaitement rôdé pour notre passage. En tout cas, l'effet était réussi !
Dernière étape de notre voyage au cœur de chez Tineco, direction l’un des nombreux entrepôts de la marque où des milliers de modèles sont entreposés à la sortie de la chaîne de production avant d’être envoyés vers les différents marchés du monde entier. Et pour couronner le tout, nous avons même eu le droit de visiter l’une des chaînes de production où des milliers de mains s’affairent de tout assembler à la main, composant par composant, pièce par pièce avec toutes les étapes possible et inimaginables jusqu’à la mise en carton finale. Là encore, aucune restriction, on pouvait se promener dans les allées, prendre des photos, filmer, à aucun moment la marque n’a imposé quoi que ce soit ni demandé à voir nos prises de vues. On est très très loin de l’image fermée et méfiante que l’on peut avoir parfois vis à vis des marques chinoises. Ils n’étaient pas obligés de le faire mais j’ai trouvé la démarche intéressante et encourageante.
On ne sait pas si, ni dans combien de temps Tineco aura réussi à devenir la marque de renommée mondiale qu’elle souhaite devenir, que les gens citent naturellement et choisissent avant Dyson en occident, mais ce qui est sûr c’est qu’elle s’en donne les moyens, que les produits sont bien pensés et faites le test, quand vous allez chez des amis ou dans votre famille, allez voir quel aspirateur balai (laveur ou pas) ils possèdent, vous risqueriez bien d’être surpris du nombre de personnes déjà convaincus par la marque sans même le savoir. Comme les 14 millions de clients qui possèdent déjà au moins un produit de la marque après tout.