Depuis la montée des services de streaming, chaque plateforme mène une bataille féroce pour grapiller des parts de marché. Et pour se faire, il faut parfois revenir aux bases de la production de cinéma…
Il y a les bons films et les mauvais films…
Depuis la création de son service de streaming, Netflix n’a fait que grandir, s'imposant aux États-Unis avant de s’attaquer au reste du monde. Rapidement devenu l’un des plus gros studios d’Hollywood, Netflix se voit pourtant régulièrement attaqué sur la qualité des films produits et/ou distribués par le studio. En effet, si l’entreprise américaine a pu aider à la création d’œuvres célébrées telles que l’Okja de Bong Joon-ho, quelques années avant son chef d’œuvre Parasite, ou l’oscarisé Roma d’Alfonso Cuaron, l’entreprise est aussi régulièrement accusée de financer des projets onéreux et à la qualité débattable.
Des œuvres telles que le Gray Man des frères Russo ou le plus récent Damsel de Juan Carlos Fresnadillo ont en effet rencontré de nombreuses critiques à leur sortie, et ce malgré des chiffres de visionnage jugés bons, voire très bons par la plateforme elle-même. Des chiffres en réalité incompréhensibles pour le commun des mortels puisque communiqués selon le bon vouloir de Netflix et comptabilisant non pas les recettes mais les minutes de visionnages et le nombre de foyer ayant visionnés l’œuvre (en sachant que selon sa propre méthode de calcul, il n’est pas nécessaire de voir un film dans son entièreté pour que la plateforme le considère comme "vu").
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Moins d’argent pour plus de succès ?
Cependant, Bloomberg a récemment révélé les plans de Dan Lin, nouvellement président de la division cinéma de Netflix, pour redorer l’image de l’entreprise : faire de meilleurs films. Derrière cette déclaration simpliste se cache la volonté pour le le distributeur de financer moins d'œuvres, chacune coûtant moins cher (moins de 100 millions de dollars), mais au profit d'une originalité plus exacerbée. Ce n’est pas à dire que l’entreprise américaine compte tirer un trait sur les blockbuster, Bloomberg parlant d’ailleurs d’un plan de production incluant quatre blockbusters par an au budget voulu entre 120 et 150 millions voire plus selon les projets.
Un tel plan a pour but de limiter les dépenses de la plateforme tout en lui permettant de s’accorder une place plus importante dans le débat public entourant le cinéma. En effet, si le studio pèse lourd économiquement, rares sont ses productions à pouvoir prétendre à l’impact culturel des blockbusters de ses concurrents. Des films comme Rebel Moon ou Red Notice, pourtant attendus et aux chiffres de visionnage parfois très bons, ont échoués à faire traduire cet engouement numéral en un réel engouement populaire. Une chose qui, on l'espère, changera bientôt.