Chez Meta, on ne tolère pas le détournement des avantages accordés aux employés : certains salariés de l’entreprise, dont un qui percevait un salaire annuel de 400 000 dollars, ont été licenciés pour avoir utilisé leurs crédits repas afin d’acheter autre chose qu’à manger. Une décision radicale !
En France, les tickets-restaurant peuvent être utilisés aussi bien pour manger dans des restaurants (forcément) que pour acheter de la nourriture en supermarché. Cela fait cependant plusieurs années qu’il n’est plus possible de les utiliser pour acheter d’autres produits, comme ceux dédiés à l’hygiène ou au ménage.
Aux États-Unis, chaque entreprise a le droit de gérer la problématique des repas comme bon lui semble. Chez Meta, l’entreprise de Mark Zuckerberg derrière Facebook, Threads et Instagram, la proposition qui est faite aux employés est plutôt généreuse : ils ont le droit, chaque jour, à 20 dollars de crédit repas pour le petit déjeuner, 25 pour le déjeuner et 25 pour le dîner. Ces crédits peuvent être utilisés pour commander de la nourriture sur les plateformes de livraison, et pas dans un autre contexte. L'idée est bien évidemment de leur permettre de continuer à travailler en mangeant.
Un « détournement » des crédits-repas qui ne passe pas
Certains employés de Meta ont décidé que, les jours où ils ne mangeaient pas au bureau, il était dommage de ne pas utiliser quand même leurs crédits-repas. Certains ont donc entrepris de les utiliser pour payer des livraisons de nourriture chez eux, plutôt qu’à leur poste de travail. D’autres sont même allés encore plus loin, en utilisant les services de livraison proposant la commande de produits de supermarché pour se faire livrer du dentifrice, du détergent ou encore des verres à vin.
Une pratique qui n’est pas passée inaperçue au sein du service comptable de Meta, qui a alors commencé à dresser une liste, en interne, de ses employés qui abusaient de ce genre de possibilité. Et pour 24 d’entre eux, la punition s’est avérée implacable : un licenciement pur et simple, exécuté par les ressources humaines de l’entreprise à la suite d’une enquête. « C’était presque surréaliste que cela se produise », témoigne l’une des personnes licenciées auprès du Financial Times.
Des employés très bien payés mis à la porte
Cette affaire a fait forcément grand bruit, à l’heure où la Silicon Valley est toujours en crise. Certains observateurs estiment que Meta s’est servi de cette situation comme d’un prétexte pour licencier des employés dont l’entreprise voulait, de toute façon, se débarrasser. Face à cette critique, une personne proche du dossier a confié au Financial Times que « les personnes licenciées sont celles qui ont fortement abusé du système de crédit alimentaire pendant une longue période ». Ainsi, certains employés qui ont occasionnellement utilisé ce procédé sans en abuser ont reçu un avertissement, mais ils ont pu garder leur emploi.
Parmi les personnes licenciées se trouve un employé dont le salaire dépassait les 400 000 dollars par an chez Meta. Ce qui l’a perdu ? Du dentifrice, livré chez lui avec les crédits-repas de l’entreprise. Il y a deux manières de percevoir cette situation : quand Meta verse 400 000 dollars à l’année à un salarié, la société n’en est pas aux quelques dollars de dentifrice « détournés ». Mais de l’autre côté, mettre un poste aussi bien payé en danger pour un tube de dentifrice n’est pas vraiment une action des plus intelligentes. Cette situation est clairement un avertissement pour les salariés de Meta qui envisageaient une telle pratique : à l’heure où l’entreprise vient de lancer un nouveau plan de licenciement, mieux vaut ne pas tenter le diable.