On le sait, un succès au box-office repose sur un amoncellement de détails. Il y a la qualité du long-métrage, bien évidemment, mais également le moment de la sortie, la communication autour de la production et tout un tas de paramètres extérieurs difficiles à anticiper. Et ce film avec Brad Pitt aurait bien pu en faire les frais.
Fury : la guerre en territoire ennemi
Au cinéma, la Seconde Guerre mondiale a été vue sous toutes ses formes. Du Débarquement Allié de juin 1944 aux tentatives d'assassinat d'Hitler en passant par la vie dans les camps ou encore les histoires de certaines personnes au destin exceptionnel, il y a de quoi faire. Citons par exemple Il faut sauver le soldat Ryan, Pearl Harbor, La Vie est Belle, La Liste de Schindler, Le Jour le Plus Long, Inglorious Bastard ou encore, La Chute, la Ligne Rouge et La Grande Vadrouille. S'ils sont désormais moins nombreux, ces films racontent l'un des conflits les plus meurtriers de l'Histoire et il existe encore un nombre incalculable de choses à raconter.
En 2014, David Ayer (Fast and Furious, Training Day, The Beepkeeper, Suicide Squad) a sorti en salles Fury, qu'il a écrit et réalisé. L'histoire raconte les aventures d'un équipage de char de combat qui s'enfonce dans le territoire allemand en avril 45. La fin de la guerre est proche, tout le monde le sait, mais la situation reste très compliquée. Le sergent Don « Wardaddy » Collier (Brad Pitt) commande donc un char d'assaut M4A2E8 Sherman surnommé « Fury ». Son équipage est composé de quatre hommes : le tireur Boyd « Bible » Swan (Shia LaBeouf), le pilote Corporal Trini « Gordo » Garcia (Michael Peña), le chargeur-mécanicien Grady « Coon-Ass » Travis (Jon Bernthal), ainsi le copilote-mitrailleur Red.
Le groupe est l'un des plus expérimentés, car il combattait déjà en Afrique du Nord. Durant leur progression, le groupe doit remplacer Red, et c'est l'inexpérimenté Norman Ellision (Logan Lerman) qui intègre l'équipage. S'ensuit une histoire poignante et spectaculaire, David Ayer n'ayant pas hésité à mettre en scène les horreurs vécues. Mis à l'affiche en octobre 2014, le film a globalement reçu un très bon accueil critique, et a rapporté plus de 211 millions de dollars sur l'ensemble de sa durée d'exploitation. Si vous souhaitez le voir, il est disponible sur Netflix, Prime Video via Cine+ OCS et MyCanal.
Prendre une carte abonnement Netflix sur Micromania
Un piratage massif, et un scandale dans les hautes sphères de Sony Pictures
Tout aurait cependant pu mal tourner à cause d'un gros, gros problème, duquel a découlé un scandale. En novembre 2014, soit moins d'un mois après la sortie en salles de Fury, Sony Pictures a été victime d'un immense piratage. Les pirates, alors connus sous le nom de Guardians of Peace, a mis en ligne une quantité astronomiques de mails internes. Dans ces derniers, on trouvait les projets de Sony pour les années à venir, mais également des données liées à des films prêts à sortir. Parmi eux se trouvait The Interview, et c'est ce long-métrage qui semblait avoir provoqué l'attaque.
Dans cette comédie, au sein de laquelle on retrouvait James Franco et Seth Rogen, on suivait les pas de deux journalistes impliqués dans un complot visant à éliminer Kom Jong-un. Les menaces à peine masquées laissent à penser que l'attaque venait de Corée du Nord, mais plusieurs services de renseignement doutent de cette piste.Quoi qu'il en soit, les problèmes ne se sont pas arrêtés là. Dans les emails divulgués, on trouvait un échange entre Amy Pascal, vice-présidente de Sony Pictures, et Scott Rudin, l'ancien président de la 20th Century Fox. Les choses se sont compliquées lorsque cet échange a été diffusé par Buzzfeed.
En effet, cette discussion concernait les goût supposés du président Obama en termes de cinéma, sous-entendant qu'il n'aimerait que les films faisant intervenir des acteurs noirs ou traitant de l'histoire des afro-américains. Ce scandale raciste a poussé Amy Pascal à la démission, occultant la diffusion en cours de Fury, produit par Sony Pictures. L'impact de cette affaire sur le film de guerre n'a finalement été que limité, et ce dernier a poursuivi sa route sans encombre.