Si l’on commence à parler de 6G, il ne faut pas oublier que la 3G, et même la 2G, sont encore utilisées dans certains contextes. La disparition de ces réseaux pourrait d’ailleurs avoir des conséquences inattendues sur notre quotidien.
En tant qu’utilisateur de smartphone, vous n’utilisez plus la 3G et encore moins la 2G depuis très longtemps. Pourtant, ces réseaux sont toujours actifs en France, même si leur fin est désormais programmée : à titre d’exemple, Orange compte débrancher son réseau 2G dès 2025. D’autres opérateurs, comme Bouygues Telecom, vont attendre quelques années de plus, mais le projet est clairement amorcé.
Vous vous dites sans doute que la 2G et la 3G ne vont pas vous manquer. À titre personnel, vous avez sans doute raison. Ou pas… Car il s’avère que de nombreux appareils et systèmes du quotidien reposent encore sur ces technologies. C’est notamment le cas de 300 000 ascenseurs présents en France.
Des centaines de milliers d’ascenseurs en danger
Avec des arrêts de réseaux programmés dès la fin de l’année 2025, les habitants d’immeubles dotés d’ascenseurs ont malheureusement du souci à se faire. Dans un communiqué publié ce mois-ci, la Fédération des Ascenseurs tire la sonnette d’alarme : elle explique que l’immense majorité des ascenseurs présents en France disposent d’un dispositif de téléalarme qui repose soit sur la 2G, soit sur la 3G pour « transmettre les demandes de secours ».
« Toutefois, cela ne sera bientôt plus possible puisque les opérateurs téléphoniques ont décidé, sans concertation, de fermer ces réseaux fin 2025-2026 pour la 2G et fin 2028-2029 pour la 3G », continue le communiqué. Or, le système d’appel d’urgence est une obligation légale au sein des ascenseurs. « Ces ascenseurs, s’ils ne sont pas modifiés, ne respecteront plus la réglementation et ne permettront plus à un usager bloqué de transmettre une alarme en cas de besoin, ce qui est susceptible d’imposer une mise à l’arrêt de l’appareil », estime la Fédération.
Des délais trop courts pour adapter les ascenseurs
Le réseau 2G est celui qui disparaîtra le premier et, pour ne rien arranger, c’est celui qui est le plus présent au sein des ascenseurs. Selon la Fédération des Ascenseurs, 232 000 systèmes communicants fonctionnent en 2G et il faudrait donc parvenir à tous les mettre à jour d’ici fin 2026, voire fin 2025 pour certains. Du côté de la 3G, ce sont environ 58 000 systèmes qui sont concernés, avec un délai un peu plus long fixé à 2028-2029.
Mais quand bien même : dans les immeubles résidentiels, réaliser une telle mise à niveau a un coût, qui doit être voté en assemblée générale des copropriétaires, ce qui peut prendre un certain temps. Reste ensuite à programmer la modification, ce qui risque là encore d’être long si de nombreux bâtiments décident d’agir en même temps. « La fin prévue à court terme des réseaux 2G-3G va rendre très difficile, sinon impossible dans les délais requis, la mise à niveau, ou le remplacement si nécessaire, de tous les équipements de transmission des ascenseurs fonctionnant en 2G-3G. »
La Fédération des Ascenseurs déplore que la décision de couper ces réseaux ait été prise sans prendre en compte les problématiques de ce type : elle rappelle d’ailleurs que « cette décision de fermeture n’impacte d’ailleurs pas seulement les ascenseurs : de nombreux autres services qui font appel à une télétransmission sont concernés, notamment les services de téléassistance aux personnes dépendantes ou isolées, les services de protection de locaux privés ou professionnels par des alarmes connectées, certains dispositifs médicaux, ou encore les appels eCall de secours aux automobilistes. »
Dans un tel contexte, il ne serait pas surprenant que le calendrier de désactivation des réseaux 2G et 3G soit révisé par les opérateurs français.