Depuis quelques années, le ray tracing s'est imposé comme une technologie clé pour les graphismes dans le jeu vidéo. En simulant le comportement réaliste de la lumière, cette technique permet d’afficher de bien meilleurs effets visuels, notamment au niveau des ombres et des reflets. Si la PS5 Pro, tout récemment disponible en précommande, se targue d'améliorations substantielles en matière de ray tracing, le débat reste ouvert : peut-elle rivaliser avec les configurations PC les plus avancées sur ce point ?
Le ray tracing sur PS5 Pro : des promesses à la réalité
Lors de l'annonce de la PS5 Pro, Sony a souligné les performances en ray tracing par rapport à la PS5 standard. Le constructeur a affirmé que la nouvelle console offrirait entre 2 et 3 fois la performance ray tracing de la version de base, grâce à une collaboration étroite avec AMD. Cette évolution est principalement due à l'intégration d'une nouvelle technologie ray tracing directement issue de la feuille de route de RDNA 4, une architecture graphique de prochaine génération.
Malgré ces progrès, certains experts restent sceptiques. Le calcul de performance évoqué par Sony repose sur une combinaison de matériel supplémentaire (un nombre accru d'unités de calcul) et d'améliorations logicielles issues des générations précédentes. Le saut technologique entre RDNA 2 (présent dans la PS5 standard) et RDNA 3 (qui aurait pu être utilisé dans la PS5 Pro) ne suffit pas à égaler le niveau de performance observé sur les GPU NVIDIA.
Il est important de comprendre que la puissance de calcul n'est pas le seul facteur déterminant la qualité du ray tracing. Sur PC, les cartes graphiques haut de gamme, telles que les NVIDIA RTX 4070 et les modèles supérieurs, bénéficient d'un écosystème logiciel plus mature, notamment grâce à des technologies avancées comme le DLSS (Deep Learning Super Sampling) et plus récemment le Ray Reconstruction dans la version DLSS 3.5. Ces techniques permettent non seulement de réaliser un ray tracing plus performant, mais aussi d'améliorer considérablement l'efficacité en optimisant les ressources graphiques via l'intelligence artificielle.
En comparaison, la PS5 Pro, bien que dotée de la technologie PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution), n'atteint pas la même finesse d'optimisation. PSSR permet de réduire la résolution native des jeux tout en la compensant par un rendu plus net grâce à un upscaling basé sur l'IA, mais elle n'égale pas le niveau de détail et de précision offert par DLSS sur PC. En conséquence, même si la PS5 Pro parvient à offrir un ray tracing fluide dans certains cas, elle ne peut prétendre rivaliser avec les solutions disponibles sur les PC équipés des derniers GPU NVIDIA ou même Intel Arc.
Ray tracing hardware vs software : la grande différence
Une des différences majeures entre la PS5 Pro et un PC de gaming haut de gamme réside dans la gestion du ray tracing au niveau du matériel et du logiciel. Sur un PC, les cartes graphiques comme celles de NVIDIA ou Intel offrent un ensemble complet d'accélération matérielle pour le ray tracing. Cela signifie que les unités de calcul spécifiques à cette tâche sont plus nombreuses et plus performantes, permettant un rendu beaucoup plus réaliste des effets lumineux en temps réel.
Dans le cas de la PS5 Pro, bien que l'on parle de nouvelles fonctionnalités matérielles, certaines sources indiquent que les capacités d'accélération matérielle du ray tracing restent inférieures à celles disponibles sur PC. Par exemple, les technologies de ray tracing présentes sur les consoles utilisent souvent une combinaison de méthodes logicielles et matérielles, comme les solutions basées sur le Lumen d'Unreal Engine 5, qui est souvent implémenté en mode logiciel sur les consoles. Ce type de traitement reste moins performant que les solutions intégrées en hardware sur PC.
Un exemple concret est le portage de jeux comme Silent Hill 2 Remake sur PC et consoles. Sur PC, les jeux offrent une version du ray tracing plus aboutie, avec des réflexions et des ombres plus précises, grâce à l'accélération matérielle complète. En revanche, la version PS5 de ces titres, bien que visuellement impressionnante, souffre de certaines limitations liées à l'implémentation logicielle du ray tracing, notamment des problèmes de stuttering ou de textures moins détaillées dans les scènes en mouvement.
Alors oui, un PC reste un objet cher pour uniquement s'en servir pour jouer. Sony tente de créer une solution pour faire un compromis entre nouveautés technologiques et tarifs. Mais sur le Ray-Tracing et les effets de lumières de manière générale, les cartes graphiques pour PC récentes sont bien au dessus de ce que l'on peut trouver sur console.
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