Après avoir porté plainte contre Pocketpair au Japon, Nintendo souhaiterait maintenant attaquer le studio derrière Palworld sur d'autres fronts. Mais la guerre s'annonce plus compliquée que prévu.
Une affaire de brevets
Remise en contexte. Le 18 septembre, Nintendo a déposé plainte au Japon contre Pocketpair, le studio derrière Palworld, pour "violation des droits de brevets".Dès lors, plusieurs sources ont mené leur enquête afin de déterminer les brevets invoqués par Nintendo.
Depuis, nous en avons appris davantage. L'avocat Kiyoshi Kurihara, spécialiste en droit de propriétés intellectuelles, a fini par identifier quatre brevets soumis par Nintendo après la sortie en early access de Palworld. Mais ces quatre brevets découleraient en fait de deux brevets parents qui ont quant à eux été déposés par la firme en 2021. La plainte de Nintendo est donc potentiellement recevable au Japon. Mais le géant pourrait aussi prendre des dispositions aux États-Unis.
We posted the News Release "Filing Lawsuit for Infringement of Patent Rights against Pocketpair, Inc."https://t.co/76ttENZXtv
— 任天堂株式会社(企業広報・IR) (@NintendoCoLtd) September 18, 2024
Une plainte également déposée aux États-Unis ?
Toujours selon Kiyoshi Kurihara, les deux brevets parents déposés au Japon possèdent aussi un équivalent aux États-Unis. Rappelons que la validation de brevets dépend de chaque territoire dans lequel ils sont présentés. De fait, Nintendo pourrait aussi déposer plainte aux États-Unis. Néanmoins, la firme pourrait rencontrer des difficultés. En effet, ces brevets n'ont pas encore été validés sur le territoire américain. Soumis pour une validation de type "Track One" ou prioritaire, ces brevets n'ont pas encore été traités par les autorités compétentes américaines.
En outre, l'un de ces trois brevets a même été rejeté par la commission. Kiyoshi Kurihara note que le procédé de validation est plus "rigoureux" aux États-Unis qu'au Japon. Interrogé par PC Gamer, l'avocat Kirk Sigmon a quant a lui expliqué qu'un brevet ne pouvait concerner "une idée abstraite." "Il ne peut s'agir d'un travail créatif. Cela ne peut pas être une marque.", a déclaré l'avocat. Or, les brevets soumis par Nintendo font justement référence à des mécaniques plus ou moins abstraites et potentiellement indépendantes de Pokémon, dont le fonctionnement n'est pas propre à la conception de la firme. Le géant compte donc certainement porter plainte aux États-Unis, mais il lui sera plus difficile de faire reconnaître sa cause.