Depuis le début de cette génération de console (PS5/ Xbox), et depuis bien plus longtemps sur PC, le gaming a connu une technologie qui a changé la donne. DLSS, FSR ou XeSS, ces technologies permettent à nos jeux de mieux tourner sur nos machines. Mais est-ce que les développeurs n’en profitent pas pour “moins bien” optimiser leurs jeux ?
DLSS de NVIDIA, FSR d’AMD : c’est quoi l’upscaling ?
Les jeux sont de plus en plus gourmands en ressources, mais nos machines sont de plus en plus puissantes.
Depuis que les jeux vidéo ont adopté des résolutions de plus en plus élevées, notamment avec l’arrivée de la 4K, les développeurs se retrouvent face à un dilemme. D'un côté, les joueurs exigent une qualité graphique exceptionnelle, de l'autre, les machines, même les plus performantes, atteignent leurs limites.
En effet, que ce soit Marvel’s Spider-Man 2 sur PS5, ou le “vieillissant” Cyberpunk 2077 sur PC, on retrouve de plus en plus de jeux qui bénéficient d’une qualité graphique assez remarquable. Mais pour du jeu vidéo, les développeurs doivent aussi prendre en compte la fluidité qu'ils vont accorder au joueur. En général, les utilisateurs préfèrent jouer en 60 frames par seconde (FPS), voir plus, histoire de profiter de la meilleure réactivité entre la manette et l’écran.
L'upscaling, qu'il s'agisse du DLSS de NVIDIA ou du PSSR de la PS5 Pro, est une méthode qui consiste à générer une image de haute résolution à partir d'une image de résolution inférieure. Ce procédé permet de réduire la charge sur le GPU (processeur graphique) en lui demandant de traiter des images plus légères, avant de les "reconstruire" en haute définition grâce à des algorithmes sophistiqués.
Les technologies comme DLSS ou le PSSR de la PS5 Pro utilisent l'intelligence artificielle pour générer ces pixels manquants, permettant ainsi aux jeux de tourner à des fréquences d'images plus élevées sans sacrifier la qualité visuelle.
Cependant, l'upscaling ne fait pas l'unanimité. Certains puristes estiment que c'est une forme de "tricherie", car il ne produit pas de véritables images en haute définition, mais des approximations.
PSSR : une solution ou un symptôme de mauvaise optimisation ?
La PS5 Pro, attendue pour sa capacité à repousser ce qui est capable de produire comme image sur console, introduit la technologie PSSR, une version maison de l'upscaling.
Avec une puissance accrue, ce modèle vise à offrir une expérience de jeu plus fluide en 4K ou même en 8K dans certains cas. Le PSSR repose sur le même principe que le DLSS de NVIDIA, en permettant de réduire la charge sur le matériel tout en maintenant une qualité d’image correcte grâce à l'IA.
Mais certains joueurs craignent que cette technologie devienne une excuse pour ne pas optimiser les jeux de manière plus approfondie. Autrement dit, les développeurs pourraient se reposer sur l'upscaling pour contourner les lacunes du moteur du jeu au lieu de chercher à améliorer les performances globales.
Historiquement, la bonne optimisation signifiait que les développeurs consacraient du temps à ajuster chaque détail afin que le jeu tourne de manière fluide sur une large gamme de configurations matérielles. Avec des outils comme le PSSR, il pourrait devenir tentant de s’appuyer sur la technologie pour "corriger" des lacunes d'optimisation. Par exemple, plutôt que de perfectionner l'efficacité d'un moteur de jeu ou de réduire la consommation de ressources, il suffirait d'utiliser un upscaling pour compenser.
Une bonne optimisation signifie que le jeu fonctionne à un framerate correct, sur un éventail de configurations, y compris les plus mauvaises.
- Dean Sekulic, développeur au studio Croteam (The Talos Principle, Serious Sam)
Un des défis actuels dans le développement de jeux vidéo est le rapport entre la qualité graphique et les ressources matérielles nécessaires. Les machines, qu'il s'agisse de PC ou de consoles comme la PS5 Pro, sont de plus en plus performantes, mais les attentes des joueurs augmentent également. Ils réclament des graphismes réalistes, des mondes ouverts vastes et une fluidité irréprochable, notamment avec l’essor des télévisions 4K et 8K.
Pour répondre à ces attentes, les studios doivent faire des compromis. Les jeux doivent être jouables à des fréquences d’images stables, tout en offrant des graphismes de qualité. L'upscaling permet de réduire le besoin de ressources en allégeant la charge sur les processeurs graphiques, mais ne remplace pas une optimisation approfondie. Par exemple, un jeu bien optimisé pour une machine pourra tourner correctement sans avoir besoin de recourir à des techniques d'upscaling agressives.
L’upscaling, une tricherie ou une nécessité ?
Il est tentant de voir l'upscaling comme une "solution de facilité" pour les développeurs.
Après tout, pourquoi passer des mois à peaufiner les détails d'optimisation quand une technologie d'IA peut faire une partie du travail ? Mais en réalité, l’upscaling est plus une réponse à l’évolution des technologies d’affichage qu’une excuse.
Néanmoins, di les développeurs s'appuient trop sur l'upscaling, le risque serait que les jeux deviennent plus exigeants en termes de ressources sans pour autant offrir disposer d'une version bien optimisé pour toutes les machines.
NVIDIA a même fait une vidéo à ce sujet, pour expliquer comment fonctionne leur technologie maison, le DLSS.