Quand la réalité rattrape la fiction : James Cameron, le réalisateur des premiers épisodes de la franchise Terminator, vient de rejoindre le conseil d’administration de Stability AI. Skynet est-il à nos portes ?
James Cameron ne s’intéresse pas seulement aux fonds marins : il est aussi féru de nouvelles technologies. Et force est de constater que le réalisateur est visionnaire : il y a 40 ans, il mettait en scène une intelligence artificielle se rebellant contre l’humanité, nommée Skynet. Aujourd’hui, alors que les IA sont partout et deviennent de plus en plus intelligentes, le scénario de Terminator ressemble de moins en moins à de la science-fiction.
C’est en tant que passionné des nouvelles technologies, mais aussi en tant que réalisateur hollywoodien que James Cameron vient de rejoindre le conseil d’administration de l’une des plus importantes entreprises du moment liées à l’intelligence artificielle.
« La prochaine étape » à Hollywood
« J’ai passé ma carrière à chercher des technologies émergentes qui repoussent les limites mêmes de ce qui est possible, tout cela au service de raconter des histoires incroyables », a déclaré Cameron dans un communiqué de presse. « J’étais à l’avant-garde des images de synthèse il y a plus de 30 ans, et je suis resté à la pointe depuis. Maintenant, l’intersection de la création d’images génératives via l’IA et des images de synthèse est la prochaine étape », estime-t-il.
Le point de vue du réalisateur de Titanic et d’Avatar apparaît assez clairement dans sa communication : il faut travailler avec l’IA, et non aller à son encontre. « La convergence de ces deux moteurs créatifs totalement différents permettra aux artistes de raconter des histoires d’une manière que nous n’aurions jamais imaginé », explique-t-il. Il estime également, sans grande surprise, que les technologies de Stability AI sont en bonne voie de le proposer.
Un choix qui fait débat, et on comprend pourquoi
Stability AI est essentiellement connue pour son intelligence artificielle Stable Diffusion, dédiée aux illustrations. Cependant, l’entreprise, qui a levé 80 millions de dollars cette année, possède aussi une IA dédiée à la création de vidéos, nommée Stable Video Diffusion. Si elle a tendance à faire moins parler d’elle qu’OpenAI ou Google, elle bénéficie d’un bon coup de projecteur avec cette annonce. « James Cameron vit dans le futur et attend que le reste d’entre nous le rattrape », a commenté Prem Akkaraju, le PDG de Stability AI et accessoirement ancien dirigeant de WETA Digital, le studio de postproduction de Peter Jackson.
Mais le choix de James Cameron fait débat à Hollywood, quelques mois après la gigantesque grève menée par le syndicat SAG-AFTRA, rassemblant des milliers d’artistes. L’intelligence artificielle, et la manière dont elle menace de très nombreux emplois au sein de l’industrie du cinéma, était au cœur des revendications. Si l’on peut facilement comprendre l’intérêt de James Cameron pour les technologies du futur, on peut aussi remettre en question son éthique concernant les artisans du cinéma et des effets spéciaux en particulier. Reste à savoir si cette annonce est le signe d’un engagement concret du réalisateur ou un simple coup de pub.