Alors que SpaceX se bat contre la bureaucratie américaine pour obtenir la licence de vol de son Starship, la Chine avance à grands pas dans le développement de ses propres vaisseaux spatiaux. L'avertissement d'Elon Musk au gouvernement américain est donc bien réel : la Chine est sur le point de rattraper les États-Unis dans la course à l'Espace.
La bureaucratie va faire prendre les USA
Elon Musk n'a pas manqué de le souligner : la course à l'espace est bel et bien en marche, et la Chine y joue un rôle de plus en plus important. Alors que SpaceX se trouve bloquée par les lenteurs bureaucratiques de la FAA concernant l'obtention de la licence de vol pour son Starship, la Chine continue d'avancer à grands pas dans le développement de ses propres vaisseaux spatiaux, certains s'inspirant directement du Starship.
For nearly two years, SpaceX has voiced its concerns with the FAA’s inability to keep pace with the commercial spaceflight industry. It is clear that the Agency lacks the resources to timely review licensing materials, but also focuses its limited resources on areas unrelated to… pic.twitter.com/2NJu00ZLiW
— SpaceX (@SpaceX) September 19, 2024
La lettre ouverte de SpaceX, dans laquelle elle déplore les retards imposés par la FAA, met en avant l'importance stratégique du Starship face à la montée en puissance de la Chine. Elle rappelle que le vaisseau est essentiel pour le programme Artemis de la NASA, qui vise à ramener les États-Unis sur la Lune et à préparer une future mission vers Mars, tout en soulignant la nécessité de contrer les ambitions spatiales de la Chine.
Le Starship est un atout pour les Etats-Unis
Au-delà de l'exploration lunaire et martienne, Starship représente un atout précieux pour les États-Unis, notamment dans le domaine militaire. Le Pentagone envisage d'ailleurs d'utiliser le vaisseau pour des missions de transport militaire, profitant de sa capacité à se déplacer rapidement d'un point à un autre de la Terre.
En ce qui concerne les applications civiles, Starship a le potentiel de révolutionner le déploiement de constellations de satellites, en augmentant la couverture de Starlink et en créant Starshield, une version espionne du service de communication par satellite.
La Chine et ses ressources “illimitées”
La Chine, quant à elle, profite d'investissements publics importants et d'une réglementation moins stricte pour accélérer le développement de ses propres fusées réutilisables. Parmi les projets les plus ambitieux figure le Larga Marcha 9 (CZ-9), un gigantesque lanceur développé par la CASC (Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine).
Le CZ-9, qui ressemble au Starship dans son design, est doté de 30 moteurs et est prévu pour transporter 100 tonnes en orbite basse avant d'atterrir. Si son lancement est prévu pour 2033, il jouera un rôle crucial dans le programme spatial chinois, notamment pour le déploiement de télescopes spatiaux, la construction de la base lunaire et, à terme, des missions humaines vers Mars.
En parallèle, les entreprises privées chinoises se lancent également dans la course aux vaisseaux spatiaux. LandSpace, qui s'inspire du Starship pour son lanceur Zhuque 3, est en tête de course. Son vaisseau, plus petit que le Starship mais doté d'une capacité de charge similaire à celle du Falcon 9, est également composé de deux étages en acier inoxydable propulsés au méthane.
LandSpace a récemment effectué le deuxième vol d'essai d'un prototype de Zhuque 3, démontrant ainsi la possibilité d'un atterrissage précis après un vol à 10 kilomètres d'altitude. De son côté, Deep Blue Aerospace a réalisé un test similaire avec son lanceur Nebula, mais la phase d'atterrissage a malheureusement échoué. La société prévoit de renouveler l'essai en novembre.
Les Etats-Unis se tirent un balle dans le pied
Face à la concurrence chinoise, SpaceX se trouve dans une situation paradoxale. Si elle est confrontée à un véritable défi technologique, elle doit également composer avec les obstacles bureaucratiques imposés par la FAA. Les retards imposés par l'agence américaine concernant le Starship sont perçus par certains comme une menace pour le leadership spatial des États-Unis.
Elon Musk, qui n'a pas hésité à critiquer le gouvernement Biden et la politique spatiale américaine, exerce des pressions pour une simplification des procédures de lancement du Starship. Son objectif : envoyer cinq vaisseaux inhabités vers Mars dans les deux prochaines années, puis tenter un premier vol habité deux ans plus tard.
SpaceX plans to launch about five uncrewed Starships to Mars in two years.
— Elon Musk (@elonmusk) September 22, 2024
If those all land safely, then crewed missions are possible in four years. If we encounter challenges, then the crewed missions will be postponed another two years.
It is only possible to travel from… https://t.co/dzi03Hnyhg
La Chine, quant à elle, poursuit son ascension spatiale sans relâche. En 2028, elle prévoit de lancer une mission robotique pour collecter des échantillons sur Mars, surpassant la NASA sur ce point. La NASA, qui dépend désormais du secteur privé pour les missions de retour d'échantillons, a d'ailleurs fait appel à SpaceX, qui s'est proposé d'utiliser le Starship pour cette tâche.
La course à l'espace entre la Chine et les États-Unis est donc loin d'être terminée. La Chine, avec sa stratégie basée sur des investissements importants et une approche pragmatique, semble tenir un rôle de plus en plus important dans cette course technologique et stratégique. La tension est palpable, et la question qui se pose est : qui remportera cette nouvelle course à l'Espace ?