Regarder ses propres créations est un exercice délicat, surtout quand on est réalisateur ! Au cours d’une interview accordée à Empire, James Cameron revient sur ce qu’il considère comme son vrai premier film.
Un regard critique envers son passé
Lors de cette interview pour Empire, James Cameron partage son point de vue sur son film Terminator de 1984.
Je ne le considère pas comme le Graal, c’est sûr '''(...) Je ne suis gêné par aucun des dialogues, mais bon, j'ai apparemment un niveau d'acceptation à ce niveau qui serait plus faible que certains. Il y aurait un tas de gens dérangés par ce que j'écris. Eh bien, vous savez quoi ? Montrez-moi vos trois ou quatre plus gros succès et on pourra reparler de l'efficacité de mes répliques. - (James Cameron)
Selon le réalisateur, le problème se situe au niveau plus global de la production. Il est compréhensible qu’après toute l’expérience qu’il a acquise par la suite (Titanic, Avatar, Alien), James Cameron parle avec moins de fierté de son Terminator. Au cours de l'interview, il avoue que son jeune âge (il avait la vingtaine en 1984) peut expliquer les quelques défauts qu’il trouve au film. C’est aussi le manque de budget qui a quelque peu restreint les élans de J. Cameron. Pour l'anecdote, le réalisateur avait vendu les droits de Terminator pour la somme symbolique d’un dollar, à condition qu’il soit aux commandes du projet. Malgré un soutien financier limité (6,4 millions $ de budget), le film a fait plus de 3 millions d’entrées rien qu’en France. Ce succès a permis à James Cameron de travailler sur la suite avec davantage de moyens.
Malgré les “moments grandement embarrassant” qu’il relève dans son premier grand projet, Terminator est tout de même pour lui très important. Le réalisateur reconnaît tout de même ce film est un incontournable pour les fans de SF. Il pense d’ailleurs que la longévité de ce long-métrage est due en partie à Arnold Schwarzenegger, qui joue le personnage principal. Fun fact, l'équipe de tournage avait dû patienter avant de commencer à travailler puisque l’acteur principal était en train de travailler sur Conan le Destructeur.
Un pilier de la SF
Terminator, qui fête cette année ses 40 ans, affiche un score de 100% sur RottenTomatoes. En 1985, le film remporte trois Saturn Awards (prix remis aux oeuvres de SF) : meilleur maquillage, meilleur scénario et meilleur film de SF. Il surpasse ainsi des blockbusters en concurrence avec lui cette année-là comme SOS Fantômes, un blockbuster aux 30 millions de dollars de budget. À l’origine, James Cameron souhaite rendre hommage aux robots : "jusqu'à présent, ces films étaient des séries B, conçues au rabais. À part peut-être Silent Running, je ne connais aucun film dont les robots ne ressemblent pas à des comédiens costumés. J'avais été impressionné par les quadripodes impériaux de L'Empire Contre-attaque, et j'ai voulu transposer ce type de design... à l'échelle humaine." (pour le site Effets spéciaux).