La PS5 Pro, récemment officialisée par Sony, fait beaucoup parler pour son prix, mais aussi pour un choix technique réalisé par le constructeur : la version standard de la console ne possède pas de lecteur de disque. De quoi faire déprimer les amoureux du support physique.
Cela fait déjà quelques années que la question des sorties des jeux sur des supports physiques agite les gamers qui aiment garnir leurs étagères de nouveaux titres. Microsoft pousse son GamePass, qui est à 100 % dématérialisé, tandis que Nintendo propose régulièrement des boîtes de Switch dans lesquelles on trouve un simple code… Et c’est sans compter sur les studios de développement indépendants, qui esquivent de plus en plus la case du physique pour sauter directement sur celle liée à la vente sur les plateformes dématérialisées.
La position de Sony pouvait paraître un peu moins tranchée, malgré l’existence d’une version sans lecteur pour la PS5, et le fait que celui-ci soit vendu en option pour la PS5 Slim. Mais depuis l’annonce de la PS5 Pro, les joueurs s’inquiètent davantage. Car ce modèle, présenté comme étant plus performant et annoncé au prix de 799 euros en France, est vendu sans lecteur physique.
Vers une fin progressive du support physique avec la PS6 ?
Il reste possible d’acheter un lecteur de disque à fixer à la PS5 Pro pour 119,99 euros, mais celui-ci est totalement facultatif. Il s’adresse assez clairement aux personnes qui possèdent déjà des jeux physiques pour PS5 : les primo-acheteurs d’une PS5 Pro sont invités à passer aux jeux dématérialisés s’ils ne veulent pas payer plus cher pour un accessoire supplémentaire.
Les sorties physiques devraient continuer sur PS5, car compte tenu du prix de la PS5 Pro, beaucoup de joueurs vont probablement se contenter d’une version « fat » de la console. Mais ce choix de Sony interroge sur la direction que compte prendre le constructeur pour sa prochaine génération de console.
D’autant plus que, du côté de Microsoft, le virage est déjà bien engagé. Si la Xbox Series X possède encore un lecteur, une nouvelle version tout aussi puissante, mais sans lecteur, est attendue prochainement. Conséquence : dans les grandes surfaces comme dans les magasins spécialisés, l’espace dédié aux jeux Xbox Series X en boîte s’est réduit comme une peau de chagrin. Le même destin pourrait donc attendre la PS5…
Les joueurs s’inquiètent, les vendeurs aussi
On peut donc considérer que Sony prend le pouls de sa clientèle en ce qui concerne le tout numérique pour les jeux. Des supports comme la PS5 Slim et la PS5 Pro devraient permettre à la firme nippone de vérifier combien de joueurs complètent leur achat avec le lecteur de disque associé. Si le dématérialisé s’impose, on peut imaginer que la PS6 délaissera, au moins par défaut, le support physique.
De quoi attrister les joueurs qui aiment collectionner leurs jeux, mais aussi les prêter ou les revendre. Pour les vendeurs de jeux neufs et d’occasion, on imagine aussi les inquiétudes autour de ce sujet. Certaines enseignes, dont Game en Grande-Bretagne, ont d’ailleurs déjà pris la décision d’arrêter de vendre des jeux d’occasion : sacrée douille pour les joueurs qui n’ont pas les moyens de s’acheter du neuf ! On peut aussi facilement constater qu’en France, les goodies et autres cartes d’achat dématérialisées prennent de plus en plus de place dans les rayons des Micromania.
La réponse à ces inquiétudes n’arrivera pas tout de suite, car les futures consoles de Nintendo, Sony et Microsoft n’ont encore pas grand-chose de concret. Mais la prochaine génération de machines de jeux pourrait s’avérer déterminante en ce qui concerne le destin des jeux physiques.