C'est l'une des séries d'animations attendues au tournant au début de l'automne. Elle adapte un manga au succès croissant ces dernières années, pour son humour, son rythme et sa romance teintée de surnaturel. J'ai pu voir les trois premiers épisodes au cinéma et ça m'a ouvert l'appétit.
Les nouveautés de l'automne sur le devant de la scène
La fin de l’année se rapproche et avec elle l’automne ! Le dernier quart de l’année est souvent attendu au tournant pour les fans d’animes puisque c’est cette saison qui accueille les grosses nouveautés. Pour la majorité, ce sont des suites de séries animées déjà existantes. On peut mentionner la troisième saison de Re:Zero, la deuxième saison de Blue Lock ou encore la troisième partie de la dernière saison de Bleach. Et pour être honnête, ça tape moins fort que les années précédentes : pas de Hero Academia, pas d’Attaque des Titans, pas de Spy Family ni de Jujutsu Kaisen. Demon Slayer non plus n’est pas au programme.
C’est donc sur les nouveautés qu’il faut compter et ça tombe bien puisque de mon côté, pour avoir lu le matériau d’origine, certaines m’attirent énormément. Outre Blue Box (Ao no Hako) qui présage d’être mon coup de cœur de l’année, c’est l’adaptation de DAN DA DAN que j’attends de pied ferme. Le manga de Yokinobu Tatsu m’a séduit pour son rythme, son côté super décalé et sa romance teintée d’action. Il m’a d’autant plu par sa toile de fond entre cadre scolaire, surnaturel et aliens. Quelque chose qui n’est d’habitude pas ma tasse de thé. Après avoir lu les cinq premiers tomes, j’étais persuadé que DAN DA DAN allait disposer de sa propre adaptation et je n’avais qu’une hâte : la découvrir ainsi que le studio derrière.
Preuve de mon enthousiasme, je suis allé voir DAN DA DAN : FIRST ENCOUNTER au cinéma. Une espèce d’avant première qui reprend les trois premiers épisodes à venir de la série ainsi qu’une série d’interview du réalisateur Fuuga Yamashiro, du créateur Yukinobu Tatsu ainsi et des doubleurs des protagonistes (Natsuki Hanae pour Okarun et Shion Wakayama pour Momo Ayase).
Une adaptation réussie pour l'anime de l'automne, parfait pour Halloween ?
Des séquences exclusives qui permettent d’avoir plus de profondeur sur les difficultés de l’adaptation. Comme dit, DAN DA DAN est un manga plus rythmé que la moyenne des mangas populaires. Il faut alors réussir à appliquer des transitions efficaces au format sur petit écran ce qui n’est pas toujours facile. Le format papier a l’avantage d’avoir des cases différentes et peut mettre l’accent sur une page entière voire une double page. De la même manière, il bénéficie de l’immobilité des dessins là où quelque chose de projeté sera systématiquement en mouvement. Le réalisateur Fuuga Yamashiro privilégie alors l’utilisation de plans différents pour mettre en avant une certaine saccade. Si cela peut faire le charme de l’adaptation aux yeux de certains, j’ai personnellement trouvé que cela desservait les séquences d’action en les hachant. On est alors moins immergé dans le moment.
Pour bien rythmer son adaptation, Yamashiro peut toutefois compter sur les deux acteurs principaux de DAN DA DAN. Natsuki Hanae est depuis des années un incontournable de la scène en prêtant sa voix à plusieurs personnages principaux d’animes connus. Venant de sortir de Summer Time Rendering et Demon Slayer saison 4 où il est respectivement présent pour Ajiro Shinpei et Tanjiro Kamado, je n’ai pourtant eu aucun mal à dissocier la voix de son nouveau personnage de ceux que je venais de voir. Il arrive moduler magnifiquement la voix d’Okarun quand nécessaire. Moins connue, Shion Wakayama (Takina Inoue dans Lycoris Recoil ; Unmei dans Takt. Op Destiny) répond avec brio à la performance de Natsuki Hanae. Elle est encore plus impressionnante que son collègue masculin par la variété des intonations qu’elle propose et, de manière générale, j’ai été bluffé par la qualité des doublages du film. Les deux arrivent à rendre leurs personnages plus que vivants et perpétuent l’ambiguité de leur relation dans le film ainsi que leur humour : j’en veux pour témoin la salle qui a rigolé à plusieurs reprises pendant le film
Dans un troisième temps, il faut aussi rendre hommage au studio Science SARU. Si ce dernier affiche un portfolio peu garni, ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas de qualité. Ce sont à eux que l’on doit Devilman Crybaby, souvent considéré comme l’un des meilleurs animes de ces dernières années. S’il était évident sur le papier que leur direction artistique collerait à l’univers de DAN DA DAN, cela s’est confirmé sur l’écran géant du Grand Rex. J’en ai pris plein la vue et ce rythme saccadé permet d’illustrer à merveille les changements de couleurs et d’ambiance. Tant mieux, puisque c’est aussi les changements de cadres qui font la force du manga original.
On regrettera aussi le format du film DAN DA DAN : FIRST ENCOUNTER. Si la séquence making-of est bienvenue, simplement reprendre les trois premiers épisodes tels quels laissent un goût d’inachevé. Il ne conclut pas l’arc narratif commencé et s’arrête sur une scène à suspens. À titre de comparaison, on peut souligner que Haikyu : La Guerre des Poubelles, Demon Slayer : le Train de l’Infini, ou Oshi no Ko pour reprendre un début d’adaptation s’en sortent mieux à ce niveau-là. On peut même gager que le film Chainsaw Man, qui sera la suite de la saison 1, devrait parfaitement s’adapter au long-format.
De quoi décontenancer les nouveaux venus cherchant peut-être juste un film d’animation en soi. Pour les autres, et j’en fais clairement partie, cela m’a juste ouvert l’appétit en attendant le début de la diffusion de la série sur Netflix, ADN et Crunchyroll le 03 octobre prochain.