Séïsme chez cet éditeur de jeu vidéo à l’origine de plusieurs chefs-d'œuvre… Du jour au lendemain, toute l’équipe a claqué la porte. On vous explique tout ça.
Les licenciements sont aujourd’hui - hélas - monnaie courante dans l’industrie du jeu vidéo, mais les “démissions de masse”, c’est quand même beaucoup plus rare. C’est pourtant ce qu’il vient d’arriver chez Annapurna Interactive, célèbre éditeur derrière des chefs-d’œuvre “indés” comme Outer Wilds, Lorelei and the Laser Eyes ou Cocoon (respectivement 85 et deux fois 88/100 sur Metacritic). C’est le journaliste Jason Schreier qui nous l’apprend sur Bloomberg : ce mois-ci, toute l’équipe - c’est 25 personnes - a claqué la porte en raison d’un désaccord avec sa maison-mère, le studio Annapurna.
Envie d’indépendance
La raison de ce départ collectif ? L’échec des négociations pour qu’Annapurna Interactive devienne une entité indépendante. L’équipe ainsi que son ancien président, Nathan Gary, n’ont pas obtenu gain de cause auprès de Megan Ellison, la propriétaire du studio Annapurna. Lorsque Ellison s’est retirée du pourparler, Gary ainsi que le reste de l’équipe ont préféré partir. “C’est une des décisions les plus difficiles que nous ayons jamais eu à prendre et nous ne l’avons pas pris à la légère”, note l’ex-bande d’Annapurna dans un communiqué commun.
Avant même le départ de Nathan Gary, Hector Sanchez (un des fondateurs d’Annapura Interactive) a été réintégré dans l’entreprise, cinq ans après son départ… Une période qu’il a notamment passé chez Epic Games (Fortnite, le moteur Unreal Engine). Comme l’indique son profil Linkedin, l’homme est désormais président de “Interactive+New Media” au sein d’Annapurna. Le tout semble s’intégrer dans une stratégie dédiée aux triples-À inédite chez Annapura, ce qui aurait pu amener Gary et son équipe à exiger leur indépendance. En août, la société annonçait un gros contrat avec Remedy pour co-financer la production de Control 2 et porter Control et Alan Wake “au cinéma, à la TV, au-delà”.
SOS jeux en détresse
En dehors de cet avenir ambitieux, la question est désormais de savoir comment ce départ collectif va toucher les jeux édités par Annapurna. Comme le rappelle Jason Schreier, en tant que publisher, la firme est garante du financement de la production, de l’assurance qualité ou encore du marketing. Sur la question, Megan Ellison est rassurante : “notre priorité absolue est de continuer à soutenir nos partenaires développeurs et éditeurs pendant cette transition”, dit-elle dans un communiqué envoyé à Bloomberg. Même son de cloche chez Sanchez, qui s’engage à remplacer les salariés qui ont quitté le navire.