Un film inspiré de faits réels

The Iron Claw est un film réalisé par Sean Durkin sorti en 2023. Il revient sur l’histoire vraie de la famille de catcheurs Adkisson, plus connue sous le nom de Von Erich. C’est le paternel qui le popularise, pour les combats de catch auxquels il participe entre 1953 et 1982. Il détient plusieurs ceintures dont celle de la catégorie poids-lourds de l’AWA. Une passion pour ce sport qui ne se pratique pas qu’aux matchs puisqu’il devient président de plusieurs organisations de catch et contribue à la reconstruction du sport au Japon. C’est là-bas qu’il est connu sous le nom de The Iron Claw, un pseudonyme qu’on lui accorde en référence à sa prise.

Fritz Von Erich entretient donc sa passion pour le catch et la transmet à ses enfants dont l’intégralité va devenir catcheuse à un moment de sa vie. À l’exception de son premier fils, Mike, qui meurt à six ans noyé. Une première catastrophe pour la famille, qui n’est pas la seule dépeinte dans le film. On y retrouve le décès de David Von Erich, mort à la suite d’une entérite à 26 ans. Kerry et Mike, respectivement les quatrième et cinquième enfants de Fritz, vivent aussi des accidents. Le premier a un accident de moto et perd sa jambe droite. Il essaie de continuer sa carrière mais devient addicte aux anti-douleurs. Il met fin à sa vie en 1993. Le second souffre de dégâts cérébraux à la suite d’une opération après une intoxication alimentaire. Il disparaît ensuite en 1987.

Des événements qui sont donc retracés dans le film The Iron Claw et ont participé à la légende de la malédiction de la famille Adkisson. Et pourtant, c’est un enfant de la famille qui a été mis de côté dans le film et qui aurait bien pu alourdir l’impact émotionnel du long-métrage.

Il y avait un autre frère

De fait, The Iron Claw ne mentionne pas Chris Von Erich. C’est le dernier fils de Fritz et Doris. À l’opposé de Kévin dont le portrait dans le film est celui du “grand frère”, Chris récupère ce que l’on pourrait appeler le sort du petit dernier. Il regarde avec beaucoup d’admiration ce que font ses frères en catch et veut faire pareil. Mais en étant asthmatique, petit et ayant un corps dont les os se cassent facilement, Chris n’affiche pas la carrière rêvée. Il tombe alors dans la dépression à la suite de la disparition de Mike. Une dépression rendue plus forte par ses blessures à répétition. Il se tire une balle dans la tête et malgré les efforts de son frère Kévin pour l’emmener à l’hôpital, il y décède. Il avait 21 ans, en 1991.

Outre cette tragédie, d’autres événements ont été mis de côté pour The Iron Claw. C’est l’utilisatrice @lizzyflanagan_ qui en fait le résumé sur le réseau social X. On retient notamment la volonté, à un moment donné, de se donner la mort par pistolet qui a effleuré les esprits de Fritz et Kévin. Pour expliquer l’absence de Chris à l’écran, le réalisateur Sean Durkin avait expliqué au Los Angeles Time la chose suivante :

Chris était dans le scénario depuis cinq ans. Lorsque vous essayez de faire réaliser un film, vous devez à un moment donné faire la part des choses et vous dire : “Ce sont des personnages sur une page, et c'est un film, et il n'y a aucun moyen de capturer complètement la vie d'une personne dans un film”. Vous devez faire des choix difficiles pour essayer d'arriver à quelque chose de vrai, de représentatif ou d'émotionnel qui reflète le cœur du voyage que vous avez choisi de raconter au sein de cette famille.

Sean Durkin fait donc le choix de raconter la vie des Adkisson sous l’angle de Kévin, le deuxième enfant de Fritz et le seul encore en vie aujourd’hui.