Une architecture impressionnante, mais trop de soucis

Historiquement, la combinaison entre le jeu vidéo et les ordinateurs sous Windows est quasiment un incontournable.

Les PC ont longtemps été le choix par défaut pour les joueurs, surtout ceux qui cherchent une machine capable de faire tourner des jeux AAA, en plus des consoles comme la PlayStation, la Xbox, ou la Nintendo Switch.

Pendant ce temps, les Mac, et en particulier la gamme des MacBook Pro, n'ont jamais été considérés comme des machines adaptées au gaming. Ils étaient plutôt perçus comme des outils pour les créatifs, les professionnels du graphisme, ou les étudiants à la recherche de performances dans un format compact.

Mais cette image pourrait évoluer. Avec l'introduction des puces Apple Silicon, en commençant par la série M1 en 2020, suivie des M2 et M3, la firme de Cupertino a considérablement augmenté les performances de ses machines, tout en réduisant leur consommation énergétique.

Tim Cook et les dirigeants d'Apple s'efforcent, lors de leurs événements comme la Worldwide Developers Conference (WWDC), de mentionner de plus en plus fréquemment le terme « gaming » en lien avec les MacBook Pro. L'ambition semble claire : Apple veut que ses ordinateurs puissent rivaliser avec les PC Windows dans le domaine du jeu.

Cela étant dit, les progrès en matière de gaming sur Mac ne signifient pas pour autant que ces machines vont subitement remplacer les configurations Windows dédiées au jeu. Si Apple Silicon impressionne par sa capacité à offrir des performances élevées tout en restant extrêmement économe en énergie, il reste des obstacles techniques et pratiques.

Par exemple, même si des tests ont montré que des jeux comme Baldur's Gate 3 ou The Witcher 3 pouvaient tourner sur un MacBook Pro M1 à une résolution de 1080p et à des réglages moyens, l'expérience reste en deçà de ce que l'on obtient sur un PC gaming.

Toutefois, il convient de noter que chaque nouvelle itération de la puce, comme la M3 ou la future M4, améliore la performance de manière significative.

Logiciel, compatibilité, et coût du gaming chez Apple

L'un des principaux obstacles au gaming sur Mac a toujours été le manque de jeux optimisés pour ce système. Les développeurs de jeux se sont historiquement concentrés sur Windows, car il représentait la majorité du marché.

En réponse à cela, Apple a introduit des outils comme le Game Porting Toolkit, une suite logicielle destinée à faciliter le portage des jeux Windows sur macOS. Cela comprend des technologies comme le MetalFX Upscaling, comparable à la technologie DLSS de Nvidia, qui permet d'augmenter les taux d'images par seconde tout en conservant une bonne qualité d'image.

Malgré ces efforts, la compatibilité des jeux reste un enjeu majeur. Si le Game Porting Toolkit ou des outils tiers comme CrossOver Mac permettent aux joueurs de faire tourner des jeux non natifs sur Mac, cela reste loin d'une expérience optimale.

La configuration peut être complexe, et certains jeux peuvent ne pas fonctionner du tout, ou seulement partiellement. Cela contraste fortement avec l'expérience plus simple et fluide que les utilisateurs de Windows ou de consoles sont habitués à obtenir.

Un autre facteur limitant pour Apple est le coût élevé de ses machines. Un MacBook Pro de base équipé d'une puce M3 commence à 1 559€, ce qui représente une barrière financière non négligeable pour beaucoup de joueurs. À titre de comparaison, des PC gaming préconfigurés peuvent être achetés pour moins de 800€.

Cela soulève une question essentielle : le jeu sur MacBook en vaut-il la peine si, à un prix similaire, voire inférieur, un PC sous Windows peut offrir des performances de jeu bien supérieures, surtout en matière de graphismes et de fluidité ?

Le futur des jeux sur Mac : espoir ou mirage ?

Il y a toutefois des signes positifs pour l'avenir du jeu sur Mac. De plus en plus de titres AAA sont disponibles sur Mac au même moment que leur sortie sur Windows. Par exemple, Assassin's Creed: Shadows, l’un des jeux les plus attendus de 2024, sera lancé simultanément sur Mac et PC.

Cependant, même avec ces progrès, il est probable que les joueurs Mac se retrouvent souvent limités à une résolution de 1080p, loin des 1440p ou 4K auxquels de nombreux joueurs sous Windows sont habitués. Alors que la dernière puce M3 Max permet de jouer à des titres comme Resident Evil 4 en 1870p à 60 FPS, cela ne justifie pas forcément un investissement de plus de 3 000€ pour un ordinateur portable.