Une “pause numérique” pour les élèves

Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de l’interdiction des smartphones dans les écoles. C’est un sujet de discussion courant, et cette fois-ci, il semblerait que la décision soit finale. À compter de janvier 2025, les élèves de primaire et de collège devront se séparer de leur téléphone à l’entrée de leur école, en le déposant dans un casier. Pour tester cette nouvelle règle, ils seront d’abord interdits dans près 200 collèges volontaires.

C’est ce qu’a annoncé la ministre démissionnaire de l'Éducation nationale Nicole Belloubet. Elle explique : “à la suite de la commission ‘écrans’ qui avait été mise en place par le président de la République, j’ai souhaité établir l’interdiction des téléphones portables dans l’enceinte des écoles et des collèges. L’expérimentation de cette pause numérique commence dès cette rentrée 2024 dans près de 200 collèges. Sa généralisation devrait intervenir dès le mois de janvier 2025.”

Selon elle :”Il ne s’agit pas de réfuter l’utilisation pédagogique du numérique”. Elle est bien consciente de leur utilité, et de l’importance des téléphones chez les plus jeunes. Elle se justifie en expliquant que l'école est un lieu protégé et sanctuarisé, mais pas coupé du monde extérieur.

Nicole Belloubet, crédits : Paul Halbedel - Voix du Midi Lauragais

Le téléphone serait le coupable ?

D’après le ministère, l’objectif de cette manœuvre serait donc de prévenir les violences en ligne, limiter l’exposition aux écrans et faire respecter les règles encadrant l’usage des outils numériques. Ils pensent également qu’interdir les téléphones portables mènerait à une amélioration du climat scolaire en limitant le harcèlement en ligne, et la diffusion d’images violentes.

Sur le site du Ministère de l'Education nationale et de la jeunesse, il est expliqué que :”L’utilisation du portable peut nuire gravement à la qualité d’écoute et de concentration nécessaire aux activités d’enseignement.” Son usage serait, selon eux, à l’origine d’une part d'incivilités et des perturbations au sein des établissements.

Nicole Belloubet détaille le procédé de ce changement à Franceinfo : “Les établissements qui le peuvent utiliseront du matériel déjà présent dans l'établissement (des casiers par exemple). Pour les autres, les conseils départementaux ont été sollicités afin de participer à l'achat de matériel (casiers dédiés, pochette anti-ondes, etc.) L’Etat ne participe pas au financement de cette expérimentation”. Cette expérience prendra place dans près de 200 collèges volontaires, et devrait concerner 50.000 élèves. Elle devrait pouvoir être généralisée dès janvier 2025.