C’est l’histoire d’un romancier qui n’a pas du tout apprécié que Clint Eastwood fricote avec sa femme. Il a décidé d’être plus cowboy que le cowboy le plus connu de l’Ouest.
La vie devant soi
Bien qu’il soit connu pour avoir tordu la réalité dans ses livres autobiographiques afin de la rendre plus palpitante, Romain Gary – aussi connu sous les pseudonymes d’Emile Ajar, Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat – a connu une existence digne des meilleurs films hollywoodiens. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que sa vie a été exposée à l’écran dans divers longs-métrages, dont un avec Pierre Niney dans le rôle du romancier. Jugez par vous-même : ayant vécu dans la pauvreté pendant ses jeunes années, il devient héros de guerre après un fait d’armes à peine croyable, puis diplomate français. En outre, menant en parallèle une vie d’écrivain, il publie de nombreux romans et remporte deux fois le prix Goncourt, alors que cela est normalement impossible. Son astuce ? Il a écrit sous différents pseudonymes.
Consule de France à Los Angeles, ami avec Gary Cooper mais aussi Orson Welles, partageant des déjeuners avec Kennedy, il a côtoyé les plus grands. Séducteur ayant attiré de nombreuses femmes (mariées) dans ses filets, Romain Gary n’hésite pas à s’en prendre aux célébrités lorsqu’il juge que celles-ci ne sont pas à la hauteur de leurs engagements. Celui qui a insulté Marlon Brando de “caniche de salon qui pisse sur le tapis” n’a jamais caché son amour du romanesque, au sens large. “Mon amour excessif de la vie rend mes rapports avec elles très difficiles, comme il est difficile d’aimer une femme que l’on ne peut ni aider, ni changer, ni quitter” écrivait-il dans Chien Blanc.
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Duel au sommet
Ce que les passionnés de western ne savent peut-être pas, c’est que l'icône américaine Clint Eastwood, le meilleur représentant du regard qui tue plus rapidement que la balle d’un revolver à l’écran, s’est fait provoquer en duel par Romain Gary. La raison ? Celui que l’on connaît pour avoir interprété l’inspecteur Harry tournait un petit peu trop autour de la femme de l’écrivain, Jean Seberg, sur le plateau de La Kermesse de l'Ouest (1969). Ayant été mis au courant de la naissance de cette idylle, Romain Gary provoque Clint Eastwood en duel. Le romancier n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déjà provoqué en duel un soldat polonais après une bagarre ayant dégénéré dans un bar, durant ses jeunes années. Clint Eastwood refuse de donner suite à cette provocation, mais décide de ne plus s’approcher de Seberg. Le couple divorcera peu de temps après, en 1970.