Netflix s’attaque en 2024 à l’une des sagas de science-fiction les plus iconiques du 7e Art. L’univers de James Cameron s'invite cet été sur le service SVOD afin de poursuivre son expansion avec une série animée réalisée par des studios nippons spécialistes du genre. Après Ghost in the Shell, Star Wars Visions et Psycho-Pass, ils questionnent la destinée de l’humanité dans Terminator Zero.
Tout savoir sur Terminator Zero
Terminator n’est pas une franchise de science-fiction parmi tant d’autres. C’est celle qui a fait de James Cameron le réalisateur prolifique que nous connaissons aujourd’hui. Sans sa créature légendaire - le T-800 - et naturellement son talent, le cinéaste canadien n’aurait jamais conquis Hollywood, puis le box-office international. Malheureusement, cette saga post-apocalyptique est aspirée (après Terminator 2 : Le Jugement dernier) dans une spirale mercantile. Si certaines choses sont à sauver de Terminator 3 : Le Soulèvement des machines et Terminator Renaissance, c’est une toute autre histoire pour le reste d’une filmographie qui plonge inlassablement dans les ténèbres. Petite pensée émue pour la série Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor qui sans être parfaite savait se défendre.
Annoncée en février 2021, la série animée Terminator Zero est une création de Mattson Tomlin, un auteur qui s’est fait un nom en participant à l’écriture de The Batman réalisé par Matt Reeves, et de Production I.G. Netflix confie ainsi cette délicate adaptation à des studios japonais parmi les plus respectés du milieu et spécialistes de la SF, et qui se sont illustrés par le passé sur Psycho-Pass et Ghost in the Shell (Stand Alone Complex, Arise) et plus récemment sur Star Wars Visions et Kaiju N°8. Autant dire que les attentes des fans autour de Terminator Zero sont grandes et justifiées tant le projet est prometteur et alléchant... sur le papier. Avec cet anime, Terminator pourrait bien franchir le seuil de la dimension métaphysique.
Le synopsis de Terminator Zero : 2022 - Une guerre future fait rage depuis des décennies entre les quelques humains survivants et une armée infinie de machines. 1997 - L'IA connue sous le nom de Skynet prend conscience d'elle-même et s'attaque à l'humanité. Coincée entre futur et passé, une soldate remonte le temps pour changer le destin de l'humanité et pour protéger un chercheur nommé Malcolm Lee qui travaille au lancement d'un nouveau système d'intelligence artificielle destiné à parer l'attaque imminente de Skynet. En proie aux complexités morales de sa création, Malcolm est traqué par un implacable assassin venu du futur, altérant à jamais le destin de ses trois enfants. - (Netflix France)
Le casting voix de Terminator Zero : Rosario Dawson, Timothy Olyphant, Ann Dowd, André Holland et Sonoya Mizuno
Terminator Zero sort le 29 août 2024 en exclusivité sur Netflix.
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"Le destin n'existe pas"
Je suis un fan inconditionnel de Terminator et de cet univers post-apocalyptique cauchemardé en 1984 par un jeune James Cameron. Je suis né deux ans après, et c’est un regret pour moi. Le plaisir de découvrir au cinéma cette créature mécanique iconique de la science-fiction me sera toujours refusé. Et j’étais bien trop jeune en 1991 pour assister au retour triomphal de la saga en salles avec Terminator 2 : Le Jugement dernier. Je me suis fait une raison et surtout contenté des films suivants pour le meilleur, mais surtout pour le pire. J’apprécie Renaissance (2009) ainsi que Les Chroniques de Sarah Connor (2008-2009) et sans leur vouer un culte. Tel est mon pedigree avant de visionner un anime que j’attends depuis plus de trois ans.
Je ne suis pas du genre à faire traîner les choses - ce n’est pas dans ma nature profonde - et j’ai tendance à m’exprimer sans pare-feu. Terminator Zero va au-delà de mes espoirs les plus fous, aussi bien visuellement que narrativement. Je n’ai pas vu le temps passer devant les 8 épisodes que compte cette série animée japonaise qui aborde toutes les thématiques centrales de la saga et les pousse un cran plus loin. La création de Mattson Tomlin pénètre dans une dimension métaphysique dont les studios japonais Production I.G sont friands et habitués. Les animes Psycho-Pass et Ghost in the Shell, chacun à leur manière, traitaient des sujets similaires, et Terminator Zero en offre encore une nouvelle vision.
Paradoxe temporel, intelligence artificielle, course effrénée au progrès technologique, nature humaine… rien n’échappe au projet SF de Netflix qui par bien des aspects me rappelle Ghost in the Shell réalisé par Mamoru Oshii sans jamais prétendre surpasser le maître incontesté du genre. J’ai ressenti ce petit quelque chose devant Terminator Zero qui m’avait fait tomber en amour de GitS quand j’étais adolescent, mais à un degré moindre. Cet anime est finalement plus humain que les humains eux-mêmes. Aucun manichéisme bas du front ne vient entraver un récit peuplé de personnages touchants, complexes et mûs par des visions complémentaires du monde qui les entoure et qui s'embrase sous leurs yeux écarquillés.
Terminator Zero n’est pas un simple récit de science-fiction. C’est une ode au genre. Les artistes ayant officié sur l’anime se sont donnés les moyens de concrétiser leurs ambitions visuelles. Exception faite de quelques plans 3D inégaux, la réalisation de cet anime est à saluer. Sa beauté plastique n’a d’égal que sa mise en scène qui certes pioche allègrement dans les séquences cultes de la saga, fait du neuf avec du vieux, mais parvient également à créer des instants qui n’appartiennent qu’à Terminator Zero. Puis, je suis ravi de revoir la toute puissance du T-800 en action. L’ange robotique de la mort n’avait besoin de personne pour assurer le spectacle en 1984, et c’est toujours le cas 40 ans plus tard.
Terminator Zero est une petite pépite SF offerte par Netflix à ses abonnés. Fan de la franchise ou simplement du genre, cet anime est à ne manquer sous aucun prétexte. Un futur post-apocalyptique radieux est en marche.
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