La capitale des Gaules poursuit sa transition écologique en étendant sa zone à faibles émissions (ZFE). À partir de janvier prochain, les véhicules Crit'Air 3, soit environ 60 000 voitures supplémentaires, seront interdits de circulation et de stationnement dans l’agglomération lyonnaise.
Lyon : une ville pionnière en matière de ZFE
Alors que l’Union européenne s’apprête à interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035, certaines villes françaises ont déjà pris des mesures plus radicales. C’est le cas de Lyon, qui a mis en place l’une des ZFE les plus strictes de France. À partir de 2025, la ville étend ses restrictions à tous les véhicules Crit’Air 3, soit essentiellement des diesel de plus de 14 ans et des essences de plus de 19 ans.
Cette décision, prise dans le but d’améliorer la qualité de l’air et de lutter contre le réchauffement climatique, va impacter un nombre considérable de véhicules. En effet, 60 000 voitures supplémentaires seront bannies de la circulation dans l’agglomération lyonnaise, portant à un quart le nombre total de véhicules interdits dans la ZFE.
Des inégalités sociales exacerbées ?
Si cette mesure est nécessaire pour protéger la santé publique, elle soulève également des questions d’équité. En effet, l’Insee révèle que les restrictions de circulation affectent particulièrement les cadres et les personnes ayant une profession intermédiaire, soit environ 80 000 personnes qui se rendent quotidiennement au travail en voiture. Ces profils sont souvent contraints d’utiliser leur véhicule pour des raisons professionnelles ou pour concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Les familles avec enfants sont également particulièrement touchées par ces mesures. Selon l’Insee, 50% des personnes effectuant les trajets travail-maison en voiture au sein de la ZFE vivent au sein d’un couple avec enfants. La voiture est souvent perçue comme un moyen de transport plus flexible pour déposer ou récupérer les enfants à l’école ou aux activités extrascolaires.
Les défis de la transition écologique
La mise en place de zones à faibles émissions soulève de nombreux défis, tant pour les autorités locales que pour les citoyens. Il est essentiel de mettre en place des alternatives crédibles pour inciter les automobilistes à changer de mode de transport. Le développement des transports en commun, l’aménagement de pistes cyclables et la promotion du covoiturage sont autant de pistes à explorer. Par ailleurs, il est important de tenir compte des spécificités locales et des inégalités sociales. Certaines catégories de la population, notamment les habitants des quartiers populaires, sont moins bien équipés pour faire face à ces changements. Des dispositifs d’accompagnement doivent être mis en place pour faciliter leur transition vers des modes de transport plus durables.
La décision de Lyon d'étendre sa ZFE est un signal fort en faveur de la transition écologique. Cependant, il est essentiel de veiller à ce que cette mesure ne pénalise pas les plus fragiles. La réussite de cette politique passe par une concertation étroite avec les citoyens et la mise en place de mesures d'accompagnement adaptées.