Le lancement de la diffusion de la Ligue 1 sur DAZN s'est soldé par un fiasco. Face à des tarifs jugés exorbitants et une qualité de service décriée, les supporters français ont massivement choisi la piraterie pour suivre les matchs, un véritable camouflet pour la plateforme de streaming.
DAZN : Le pari raté de la Ligue 1 ?
La semaine dernière, le match d'ouverture de la Ligue 1 McDonald’s (et non plus Uber Eats) entre Le Havre et le PSG a marqué un tournant. Non pas pour le spectacle sportif (même si le club de la capitale s’est imposé sur un score de 4 buts à 1), mais pour l'ampleur du phénomène de piraterie qui a accompagné l'événement. Plus d'un million de supporters français auraient ainsi choisi de regarder la rencontre en dehors des canaux officiels, un chiffre vertigineux qui interroge sur la viabilité du modèle économique de DAZN.
Nouveau diffuseur de huit matches sur neuf de Ligue 1 par journée à partir du 16 août, la plateforme DAZN a communiqué ce jeudi ses différentes formules d'abonnement et son top 10 de la saison https://t.co/TMxGrMiSvg pic.twitter.com/PND4mVeKBS
— L'ÉQUIPE (@lequipe) August 8, 2024
Rappelons que pour s'offrir les droits de diffusion de la Ligue 1 et de la Ligue 2, DAZN a déboursé la coquette somme de 400 millions d'euros. Un investissement colossal qui devait être amorti par un nombre conséquent d'abonnés. Mais les tarifs pratiqués par la plateforme, avec un abonnement mensuel de près de 40€, ont rapidement été perçus comme excessifs par les fans de football. D'autant plus que pour accéder à l'intégralité des matchs, il faut également souscrire à un abonnement beIN Sports.
La tentation de la gratuité
Face à cette situation, de nombreux supporters se sont tournés vers des solutions alternatives et illégales. Les canaux Telegram, les services d’IPTV et les VPN ont ainsi connu un véritable boom. Ces plateformes, qui proposent de regarder les matchs gratuitement ou à moindre coût, ont su tirer profit du mécontentement des fans. En effet, comme nous l’expliquions en préambule de cet article, les chiffres de la piraterie pour le match d'ouverture sont éloquents : plus de 200 000 personnes sur Telegram et près de 800 000 via des VPN. Et le pire dans tout ça, c’est que ce phénomène risque de se répéter dès ce soir avec le début de la seconde journée de Ligue 1 et le match entre le Paris Saint-Germain et Montpellier…
Pour sortir de cette impasse, plusieurs pistes pourraient être envisagées : une baisse des tarifs, une amélioration de la qualité de service, un partenariat avec d'autres acteurs du marché (notamment Canal) ou encore une refonte complète du modèle économique (chose peu probable). Mais ce qui est sûr, c’est que le temps presse pour DAZN, qui doit rapidement trouver des solutions pour inverser la tendance.
NB : le téléchargement illégal de contenus protégés est un délit passible de sanctions pénales lourdes : jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 300 000€ d'amende. Mais les conséquences ne s'arrêtent pas là. Les ayants droit peuvent également engager des poursuites civiles pour obtenir réparation du préjudice financier causé par la piraterie. Enfin, l'ARCOM dispose aussi de pouvoirs de sanction à l'encontre des utilisateurs qui consomment des contenus protégés de manière illégale. Le système de riposte graduée prévoit l'envoi d'avertissements successifs avant le renvoi du dossier devant les autorités judiciaires, qui peuvent prononcer une amende administrative pouvant aller jusqu'à 1 500€.