La Chine veut forcer des restrictions sur l’antimoine, métal retardateur de flamme utilisé dans le développement d’équipements militaires. Ils évoquent un besoin de “sauvegarder la sécurité et leurs intérêts nationaux.”
La course aux terres rares
La fête touche à sa fin pour les armées américaines et européennes. La Chine a décidé d’imposer des restrictions sur l’antimoine, un métal retardateur de flamme principalement utilisé dans le développement d’équipements militaires, mais aussi dans la production de panneaux photovoltaïques et la fabrication de batteries.
D’après Zonebourse, site spécialisé dans l’information financière, ces restrictions concernent les produits et technologies à double usage (ceux pouvant par exemple avoir des applications civiles ou militaires). Les exportateurs devront demander des licences pour les exporter. Il sera également interdit d’exporter des technologies de fusion et de séparation d’or et d’antimoine sans l’autorisation requise. Ces restrictions prendront effet le 15 septembre 2024.
Le ministre du commerce chinois Wang Wentao explique : “Il s’agit de sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux et de remplir des obligations internationales telles que la non-prolifération.”
Ces décisions proviennent d’une ambition d’atteindre l’autosuffisance dans la production technologique. “Faisant face à la situation très compliquée de la concurrence scientifique et technologique internationale ainsi qu'à l'endiguement et à la répression extérieurs, il est nécessaire d'accélérer la réalisation d'une autonomie et d'un perfectionnement scientifiques et technologiques de haut niveau.” Explique le Conseil des affaires de l'État chinois.
Selon Christopher Ecclestone, expert chez la banque d’investissement Hallgarten and Company : “Tout le monde en a besoin pour l’armement, il est donc préférable de le conserver plutôt que de le vendre. Les armées européennes et américaines vont être mises à rude épreuve.”
China number one ?
Aujourd’hui, la chine est le plus grand producteur d’antimoine au monde, et de loin. Ils représentent 48% de sa production en 2023. Pour vous donner un ordre d’idée, le Tadjikistan est bon deuxième avec 25% de cette production.
Zonebourse note que l’antimoine d’une pureté de 99,65% battait déjà des records en termes de prix en juillet. Le métal précieux avait atteint les 22 657,24 dollars la tonne, selon la bourse de Shanghai. D’après des analyses, ce prix pourrait aller jusqu’à 30 000 dollars durant cette année.
La Chine n’en est cependant pas à ses premières restrictions sur l'exportation des métaux rares. L’année dernière, ils en imposent sur le gallium et le germanium après que Washington leur ait fermé l’accès aux semi-conducteurs.