Ce sont neuf ans après son annonce et plusieurs années après son tournage que le film Borderlands a enfin été diffusé. Un temps d'attente peu commun qui a accouché d'un flop au box-office. Et difficile, pour le coordinateur de cascades du film, de ne pas mentionner les différences entre le tournage et la version diffusée au cinéma.
"Nous faisions exploser la tête des gens"
Le film Borderlands est sorti le 7 août au cinéma en France et c’est peu de dire que l’adaptation cinématographique n’a pas autant soulevé les foules que l'ont fait les jeux vidéo. S’il ne fait pas le lien entre son constat et les critiques négatives, le coordinateur de cascades Jimmy O’Dee indique que les images tournées s’adressaient à un public âgé. C’est au média spécialisé Screen Rant qu’il explique :
Nous tournions un film classé R lorsque nous l'avons fait. Nous avons toujours su que nous allions tourner un film classé 15 ou R (15 au Royaume-Uni), pour un public un peu plus mûr. Nous faisions donc exploser la tête des gens. Nous tranchions les pieds. Nous faisions tout cela. Nous avons tourné ce film il y a près de trois ans, ou nous venions juste de le terminer.
Il ajoute que l’objectif était de faire quelque chose de gore. Puis il y a eu la post-production et le film Borderlands semble loin de ce que décrit Jimmy. En témoigne la classification en France et aux États-Unis respectivement “Tous publics” et pour “individus de plus de 13 ans”.
Trop grand public ?
Quelque chose d’autant plus étonnant encore quand on regarde le profil du réalisateur. Eli Roth n’est pas connu pour faire dans la dentelle à l’image de films précédents qu’il a réalisés comme The Green Inferno par exemple. Grâce à sa déclaration à Screen Rant, Jimmy O’Dee fait office de témoin :
Et bien sûr, Eli aime l'horreur. Il adore l'horreur. C'était drôle, il faisait partie de la deuxième unité, il est venu et il a dit : “Euh... coupez les chevilles. Ouais, prends le couteau et coupe les chevilles et on laissera ces bouts” C'était un peu comme s'il n'y avait pas assez de gore pour lui parfois. Eli était à fond dans ce genre de choses. C'était génial de travailler avec. On s'est beaucoup amusé.
Et c’est probablement là que le bât blesse. Si les critiques s’accordent pour dire que la réalisation rend hommage au Pandore vidéoludique, c’est bien en essayant d’accrocher un public néophyte que ses sacrifices semblent vains : parce que Borderlands paraît avant tout comme un film fait pour les fans.