Ce titre est devenu une référence au sein de son propre genre de jeu et pourtant, personne ne voulait de lui ! On en parle dans ce nouveau JV Legends.
Question d'accessibilité
Le saviez-vous ? Le premier jeu vidéo se revendiquant du genre des “business simulation game” (ou tycoon) - sous-genre des jeux de gestion - n’est autre que The Sumerian Game, sorti en 1964. Celui-ci, entièrement textuel, vous permet de diriger la naissance et le développement des premières civilisations humaines. Ce style s'ancre au fur et à mesure des titres dans un ton très sérieux, lequel durera jusqu'à l'arrivée d’un homme bien connu des joueurs : Peter Molyneux. Ce même homme qui, pour son Theme Park de 1994, a une idée fixe : il veut le rendre accessible au plus grand nombre. En partant de l’idée que “les enfants peuvent créer leur parc d’attraction de rêve”, il monte alors une équipe ayant pour mission de mettre sur pied le premier tycoon tout public. Pour ça, il demande à Gary Carr - développeur et artiste chez Bullfrog Productions - de créer des graphismes colorés, à l'image des jeux japonais des années 90.
Une idée que l’intéressé trouve tellement stupide, qu’elle pousse celui-ci à quitter le projet ET le studio de développement. Molyneux se tourne alors vers Mark Webley, alors codeur principal du titre, lequel décidera de programmer chaque personnage du jeu afin qu’il ait des réactions et un comportement qui lui est propre. Ainsi, un enfant nauséeux ne fera, par exemple, pas plusieurs tours de manège de suite. Il en profitera également pour retravailler le moteur originellement développé par Molyneux, ce qui lui vaudra d’être promu responsable des différents portages du jeu et qui lui réussira bien ! Parce qu’en effet, Theme Park est un immense succès, ce qui laisse penser à celui qui est à l’origine du projet qu’il tient là une idée en or, et qu’il lui incombe maintenant de transformer en diamant. Et pour ce faire, exit les parcs d’attractions, c’est l’univers hospitalier qui sera mis à l’honneur !
Retour en force et visite terrifiante
Une idée qui ne vient pas de nulle part, puisque c’est à l'occasion d’un déjeuner avec son ami James Leach, un journaliste jeu vidéo à qui il voulait donner une démo de Theme Park, que ce dernier lui dit que son concept est tellement bon, qu’il pourrait être appliqué à d’autres infrastructures. Les deux se mettent alors à imaginer des titres permettant de construire une prison, une mine ou encore, et c’est l’idée qui nous intéresse, un hôpital. Cette dernière proposition séduit Peter Molyneux. Il monte aussitôt une nouvelle équipe et demande à Mark Webley d’en prendre la tête. Mais maintenant que la place de codeur est prise, il faut un artiste ! Pour ça, Peter décide de débaucher… Gary Carr. Pour l’attirer, il lui fait alors miroiter le projet Dungeon Keeper avant de l’affecter à la réalisation de Theme Hospital. Décontenancé, le développeur déclare même : “On me met sur la suite du jeu qui m’a fait quitter l’entreprise la première fois…”. Cependant, cette fois, il reste !
Pour résumer, on a, d’un côté, un codeur qui n’a jamais supervisé de jeu auparavant, et de l’autre, un artiste qui ne veut pas travailler dessus. Autant dire que cela commence mal. Pour se faire une idée et pour chercher de quoi faire des gags, le duo visite un hôpital et en ressort un point bien précis : c’est extrêmement ennuyeux. Dans un autre hôpital, ils ont cette fois l’opportunité d’assister à une opération ! Malheureusement, ne supportant pas la vue du sang, Carr s’évanouit et énerve le chirurgien qui les met aussitôt à la porte. Leur avis : l’expérience était, cette fois, plus divertissante, mais surtout très glauque, surtout après que l’équipe médicale leur ait proposé de visiter la morgue. Des observations qui poussent Gary à proposer l’idée de pousser au maximum les compteurs du cartoon pour trancher avec le côté triste du monde hospitalier. Un comble quand on sait que c’est cette même idée qui l’avait originellement poussé à quitter le développement de Theme Park.
L’histoire de la création de Theme Hospital est remplie d’une myriade d’anecdotes qui méritent vraiment d’être découvertes ! Pour en apprendre plus sur ce développement plus que chaotique, n’hésitez pas à consulter notre chronique dédiée en tête de page !