Le célèbre investisseur Warren Buffett a procédé à une purge massive de son portefeuille au cours du deuxième trimestre, réduisant notamment de près de moitié sa participation dans Apple. Une décision qui interroge alors que la firme à la pomme reste l’une des valeurs favorites du milliardaire.
Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffett, a entamé une véritable boulimie de vente au cours du deuxième trimestre. Le conglomérat basé à Omaha a cédé pour 75,5 milliards de dollars d’actions nettes, portant ainsi sa trésorerie record à 276,9 milliards de dollars. Une manne financière considérable que le célèbre investisseur peine à réinvestir. Parmi les titres sacrifiés sur l’autel de la prudence, Apple occupe une place de choix. Le géant de la Tech, longtemps considéré comme un investissement de prédilection par Buffett, a vu sa participation réduite de près de 50%. Une décision surprenante au regard de l’enthousiasme historique du milliardaire pour la firme à la pomme.
Cette opération de délestage intervient alors que le marché boursier américain connaît une période de volatilité. Après un pic en milieu d’année, le S&P 500 recule depuis plusieurs semaines, les investisseurs s’inquiétant d’une possible surchauffe liée à l’intelligence artificielle.
Un changement de cap stratégique ?
La vente massive d’actions par Berkshire Hathaway soulève de nombreuses interrogations. S’agit-il d’une simple prise de bénéfices en anticipation d’une correction du marché, ou bien d’un changement de stratégie plus profond ? Jim Shanahan, analyste chez Edward Jones, s’étonne de l’ampleur des cessions : « Nous nous attendions à un niveau de vente bien inférieur ». Selon lui, cette décision pourrait être un signal fort d’une éventuelle dégradation des perspectives économiques.
Par ailleurs, Berkshire Hathaway a également réduit sa participation dans Bank of America, son principal investissement bancaire. Une nouvelle preuve de la volonté du conglomérat de se désengager de certaines positions.
Apple dans la tourmente ?
La décision de réduire drastiquement la participation dans Apple est d’autant plus surprenante que Buffett n’a cessé de vanter les mérites de la firme de Cupertino. Il y a quelques mois encore, il déclarait qu’Apple était une entreprise « encore meilleure » qu’American Express ou Coca-Cola. Pourtant, le géant californien traverse une période difficile en Chine, son deuxième marché mondial. Les ventes ont chuté de 6,5% au troisième trimestre, en deçà des attentes du marché. Pékin resserre progressivement l’étau sur les entreprises technologiques étrangères, tandis que l’économie chinoise ralentit.
Si Apple assure que ces difficultés sont temporaires, le contexte est clairement moins favorable que par le passé. La concurrence s’intensifie, et le développement de l’intelligence artificielle, pourtant attendu comme un nouveau relais de croissance, tarde à se concrétiser. Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour la société qui annoncera ses prochains iPhone d’ici quelques semaines.