La guerre entre Donald Trump et les géants de la tech prend un nouveau tournant. Après s’être attaqué à TikTok, l’ancien président américain vise maintenant Google, menaçant ni plus ni moins de fermer le moteur de recherche le plus utilisé au monde. Cette menace est-elle réaliste ou s'agit-il simplement d'un coup de bluff politique ?
Un coup politique plus qu’autre chose ?
Lors d’une interview sur Fox News , Trump a accusé le géant du web d’irresponsabilité et de manque de soutien après une prétendue attaque. « Google a été très mauvais, très irresponsable », a déclaré Trump, ajoutant qu'il avait le sentiment que « Google est sur le point de fermer, parce que je ne pense pas que le Congrès va l’accepter, vraiment pas. Google doit faire attention. »
Il est important de noter que Google n'est pas un simple site web que l'on peut fermer comme un magasin. La « fermeture » de Google aurait des répercussions massives sur l’économie mondiale et l’accès à l’information.
Alors, pourquoi Donald Trump fait-il une telle déclaration ? En période électorale, chaque déclaration, aussi extravagante soit-elle, peut être vue comme un coup politique. Cette menace envers Google pourrait être une manière de rallier ses supporters qui voient d’un mauvais œil l’influence des géants de la tech sur la société.
Trump peut-il réellement fermer Google ?
La réponse courte est non, du moins pas directement. Google est une entreprise privée, pas une agence gouvernementale. Le président des États-Unis n’a pas le pouvoir de « fermer » une entreprise sur un coup de tête.
Cependant, le gouvernement américain a d’autres moyens de pression. Il pourrait, par exemple, lancer des poursuites antitrust, comme l’a fait la Federal Trade Commission (FTC) sous l’administration Biden. Ces poursuites visent à enquêter et à sanctionner les comportements anticoncurrentiels des géants de la tech. Bien que ces actions n’aient pas l’impact immédiat d’une « fermeture », elles pourraient sérieusement entraver les opérations de Google. D'ailleurs le géant vient de se faire épingler justement pour une affaire antitrust datant de 2020.
La décision, rendue par un juge de Washington, souligne que Google a agi de manière à maintenir son monopole, notamment via des contrats imposant son moteur de recherche comme logiciel par défaut sur des appareils. Une nouvelle audience devra déterminer le montant de l'amende infligée à l'entreprise.
Une fermeture serait dramatique
Il faut aussi considérer les conséquences potentielles d’une telle action. Google n’est pas qu’un moteur de recherche. C’est aussi Gmail, YouTube, Google Maps, Android, et bien d’autres services utilisés quotidiennement par des milliards de personnes. Une fermeture de Google aurait des répercussions massives sur l’économie mondiale, l’accès à l’information, et même sur la façon dont nous communiquons et travaillons.
Le groupe de Mountain View a versé des dizaines de milliards de dollars pour s'assurer que son moteur de recherche était celui par défaut sur un certain nombre de smartphones et de navigateurs internet, l'essentiel de cette somme étant versée à Apple. Selon le juge, les accords de distribution signés par Google préemptent une part importante du marché des moteurs de recherche et empêchent ses rivaux d'opportunités pour venir le concurrencer.
Bien que les déclarations de Donald Trump puissent sembler alarmantes, il est peu probable qu’elles se traduisent par une fermeture effective de Google. Cependant, elles mettent en lumière les tensions croissantes entre la politique et les géants de la tech. Les entreprises comme Google sont devenues des acteurs incontournables de notre quotidien, et toute tentative de les restreindre ou de les « fermer » aura des implications profondes et complexes.
Il reste à voir comment cette situation évoluera, mais une chose est certaine : le bras de fer entre Donald Trump et les géants de la tech est loin d'être terminé.