Alors qu'elle faisait déjà les grands titres avec le succès des Avengers, Scarlett Johansson n'hésitait pas à dédier son temps à des projets plus intimistes. On pense notamment à Under the Skin, un film considéré comme chef-d'œuvre par certains, mais qui fût un échec retentissant au box-office mondial.
Un chef-d'œuvre extra
Depuis la fin des années 90, Scarlett Johansson a construit une carrière dense et des plus respectable. Et bien que sa notoriété ait explosé avec son arrivée dans le groupe des héros Marvel, l'actrice américano-danoise n'a jamais cessé de s'investir dans des productions plus expérimentales et moins grand public. Ces choix de carrière s'illustrent parfaitement en 2013 où, tout juste sorti des succès effarant d'Iron Man 2 et d'Avengers, la comédienne a fait confiance à Jonathan Glazer, un réalisateur britannique connu pour sa liberté artistique. Ensemble, ils ont adapté Under the Skin, un roman de science-fiction écrit par l'auteur Michel Faber. Pour ce faire, ils ont profité d'un budget de 13 millions de dollars ; un budget qui paraît bas, mais qui ne sera même pas rentabilisé par les quelques 7 millions de dollars que le film a rapportés au box-office mondial.
Under the Skin raconte l'histoire de Laura, une extraterrestre d'apparence humaine qui, au volant d'une étrange camionnette, arpente l'Écosse en quête de proies. Vêtue de sa fourrure caractéristique, l'étrangère use de son charme factice pour attirer des hommes jusque chez elle où, dans un récital d'étrange, ils disparaissent sans obéir aux lois de la physique. Totalement impassible devant ces scènes, le personnage de Laura nous questionne sur ses motivations et ses ressentis.
Une proposition qui ne laisse personne indifférent
Durant un peu moins d'une heure cinquante, ce long-métrage de science-fiction ne cesse de jouer avec son public. D'abord étrange et futile, tous les éléments du début du métrage prennent sens à mesure que l'intrigue s'élabore et se structure. Là où les films d'invasion extra-terrestre les plus classiques prennent bien vite une tournure dramatique et catastrophe, Jonathan Glazer s'amuse ici à penser une histoire d'invasion sensible et intimiste. Ce dernier tente de nous transporter dans une histoire métaphorique intense qui questionne nombre de notions entourant la nature humaine. Cependant, bien qu'originale, cette proposition fût, semble-t-il, trop expérimentale pour le grand public qui l'a massivement boudé lors de sa sortie en salle.
Frustrante ou fascinante, la production a suscité des réactions vives de la plupart des critiques spécialisées. À son sujet, le New York Times suggère un film qui "remet en question nos notions conventionnelles de l'identité humaine et nous laisse réfléchir à la possibilité que chaque être dans l'univers soit un extraterrestre déguisé". De son côté, Rolling Stone évoque "une expérience cinématographique courageuse dont le résultat est un émerveillement d'une beauté et d'une gravité choquante". Élu meilleur film des années 2010 par La Septième Obsession, le métrage cumule les éloges de la presse avec un excellent 83/100 sur Metacritic et un honorable 84% sur Rotten Tomatoes. Si vous êtes curieux et que vous souhaitez découvrir Under the Skin, le film est actuellement disponible sur MyCanal avec l'offre Cine+OCS.