Mark Zuckerberg, habituellement maître de son image publique, a gentiment laissé éclater sa colère lors d’un échange public avec le PDG de NVIDIA, Jensen Huang. Le sujet qui l’a titillé ? Les plateformes fermées, et plus particulièrement l’App Store d’Apple.
Un dérapage inhabituel
Le ton était initialement courtois entre les deux milliardaires, qui se félicitaient mutuellement de leurs avancées en matière d’intelligence artificielle. Mark Zuckerberg avait même pris le soin de vanter les mérites de la récente annonce d’AI Studio de Meta avant d’entrer dans son sujet de prédilection : les critiques acerbes à l’encontre d’Apple.
C’est alors que le masque est tombé. Habituellement très contrôlé dans ses apparitions publiques, le fondateur de Meta a laissé transparaître toute sa frustration face aux écosystèmes fermés, tels que l’App Store. « Quand on me dit non, ma réaction c’est ‘fuck that’ », a-t-il lâché devant un Jensen Huang visiblement surpris. Il s’excusera par la suite avec les mots suivants : « Désolé. Si vous me faites parler de plateformes fermées, je me mets en colère. »
Une guerre de longue date
Si la virulence de l’expression a surpris, le fond du problème n’est pas nouveau. Zuckerberg et Apple s’écharpent depuis des années. Le géant des réseaux sociaux reproche notamment à la firme de Cupertino d’imposer des commissions trop élevées aux développeurs et de créer des barrières à l’entrée.
Avec cette sortie fracassante, Mark Zuckerberg marque une nouvelle étape dans cette guerre des géants du numérique. En exprimant sa colère de manière aussi crue, le fondateur de Meta souhaite sans doute mettre la pression sur Apple et mobiliser l’opinion publique en faveur d’une plus grande ouverture des plateformes.
Un tournant stratégique pour Meta ?
Au-delà de la colère du moment, cette sortie pourrait également révéler une inflexion stratégique de Meta. En affirmant sa volonté de développer des technologies fondamentales pour les expériences sociales, Zuckerberg semble vouloir prendre davantage de contrôle sur son écosystème.
Cette annonce intervient alors que Meta investit massivement dans le métavers, un projet ambitieux qui nécessite un contrôle accru sur les technologies sous-jacentes. En s’affranchissant davantage des contraintes des plateformes fermées, Meta pourrait gagner en agilité et en indépendance. Reste maintenant à savoir si cette nouvelle posture suffira à faire plier Apple, ou si les deux géants du numérique vont continuer leur bras de fer (qui s’est détendu en Europe avec le DMA), au risque de nuire à l’innovation et aux consommateurs.