Lors de la Japan Expo 2024, nous avons pu discuter avec Shonen | Julien Blondel, respectivement dessinateur et auteur du manga Dark Souls Redemption, adaptation officielle de l’action-RPG culte.
Après l’approche humoristique d’Elden Ring Le chemin vers l’Arbre-Monde, les éditions Mana Books reviennent avec Dark Souls Redemption, un nouveau manga - tout ce qu’il y a de plus sérieux - qui adapte une licence de FromSoftware ! Le premier tome est disponible depuis le 6 juin dernier, et au dessin, on trouve Shonen (BB Project, Lords of Chaos) et du côté de l’écriture, Julien Blondel (Elric).
“C'est une forme d'évidence maintenant qu'on travaille dessus tous les deux”, nous confie ce dernier, pendant la Japan Expo 2024… Une évidence qui cache un duo très complémentaire, et ce pour une raison toute simple. Julien Blondel se décrit comme un “gros joueur” (entre autres de Dark Souls) et n’a pas le sentiment de comprendre un jeu avant de l’avoir platiné. Shonen de son côté possède les action-RPG de FromSoftware mais n’a jamais pris le temps de les faire. Quelque part ça tombe bien, parce que Dark Souls Redemption ne drague pas seulement les connaisseurs du jeu vidéo d’origine.
Un univers à part
Parce que oui, sur le manga de Mana Books, on est pas là pour une leçon de lore ou une biographie détaillée de Siegmeyer de Catarina (le fameux chevalier oignon). Non ici, on est certes officiellement dans le monde de Dark Souls, mais dans une sorte de bulle jamais explorée par les jeux. “On a senti assez rapidement que c'était la meilleure approche pour tout le monde, poursuit Julien Blondel. Pour nous, en termes de liberté de création, mais aussi pour éviter de faire valider systématiquement des éléments (auprès de Bandai Namco, les ayants droits japonais - ndlr). Et parce que ça permet d’être auteur sur une proposition d’histoire, de lore, de personnage”.
On propose une zone de liberté, une carte blanche qui ne touche pas à ce qui a été posé dans le lore mais aussi qui va enrichir l’univers de Dark Souls. C'est un DLC de Dark Souls qui n'existe pas encore en jeu vidéo.
Dans Dark Souls Redemption, on suit l’aventure d’une jeune femme amnésique qui se réveille, d’un coup d’un seul, d’un profond sommeil. Bien sûr, elle aimerait bien savoir qui elle est et comment elle en est arrivée là… Elle commencera ainsi à explorer le monde qui s’offre à elle - rempli de créatures effrayantes et gigantesques (Dark Souls quoi) mais aussi de réponses. Des réponses qui se cachent aussi bien dans le décor que dans la bouche des personnages.
Le jeu, mais en manga
“Je pense même que les joueurs auraient été déçus d'avoir, entre guillemets, juste une novélisation en manga d'un univers ou d’un lore qu'ils connaissent déjà”, estime Julien Blondel. “On voulait aussi que les lecteurs qui n'ont jamais joué aux Souls (...) ne se sentent pas perdus ou obligés d'avoir des références, des clés d'entrée pour comprendre l'histoire”.
C’est bien pour cela que Redemption reprend avant tout les codes de Dark Souls. “Dark Souls c’est une aventure où tu découvres le monde en jouant. On voulait que tout le monde découvre l'histoire en lisant en même temps”, résume l’auteur. “Si on commence par “il était une fois” et qu'on raconte le monde et qu'ensuite le personnage est en pleine possession de ses moyens et qu'il a une quête, on a rien compris à Dark Souls (...) En fait c’est très Souls de développer une découverte du monde plus que de développer le monde en lui-même”.