Un succès retentissant auprès des joueurs

Le jeu vidéo Valorant est sorti en 2020 et s’est imposé comme la relève du jeu de tir à la première personne compétitif. Dans un genre vieillissant et porté à bout de bras par Counter Strike, le titre développé par Riot apporte des mécaniques de jeu rafraîchissantes. Il reprend le principe à succès qui oppose deux équipes de cinq joueurs s'affrontant sur une carte. Pour gagner une manche, il faut éliminer tous les joueurs adverses ou réussir à faire exploser / désamorcer la spike, la bombe dans le folklore du jeu. La partie est gagnée au bout de 13 manches (5 pour le mode Spike Rush) remportée.

Au début de chaque partie, les joueurs doivent choisir un agent. Impossible de prendre deux fois le même par équipe. Chaque agent dispose de quatre capacités qui lui sont propres et servent des situations différentes. Sage peut soigner ses coéquipiers et ralentir ses ennemis, tandis que Jett dispose d’un attirail la rendant agile et meurtrière. De quoi soulever les comparaisons à l’époque avec Overwatch et les Hero Shooter.

Mais Valorant se rapproche bien plus de Counter Strike et de ces jeux du genre : on a très peu de temps de réaction face à un ennemi. C’est souvent lui ou vous puisque deux ou trois balles suffisent à éliminer n’importe qui. Un principe qui force à réfléchir à nos approches selon la carte sur laquelle on joue, le rôle (attaquant ou défenseur) que l’on tient et bien sûr les héros joués. Quatre ans après sa sortie, impossible de nier la popularité du jeu vidéo. Sur la plateforme de diffusion en direct Twitch, très orientée jeu vidéo, Valorant fait partie en 2021, 2022, 2023 et pour le moment 2024 du top 5 des jeux les plus regardés. Il est même devant Counter-Strike !

Comment Valorant m’a fait changé d'avis

Un succès qui a probablement poussé les équipes de Riot à porter le jeu sur consoles. Une initiative que l’on observe souvent chez les jeux de tir (Apex Legends, Fortnite, Warzone…). De mon côté, j’ai toujours eu énormément d’appréhension au moment de jouer à des jeux de tir compétitifs sur consoles. Parce que de part leur principe, ils suggèrent surtout que l’on est plus efficace avec une souris et un clavier. De fait, la souris permet d’être plus rapide et plus précis qu’avec une manette dont le joystick ne permet pas de varier efficacement le changement de vitesse du réticule. Une condition sine qua none pour être performant dans des jeux dédiés à la compétition.

Et pour le coup, Valorant n’échappe pas à cette règle là.

Je l’ai dit, gagner des parties nécessite d’éliminer ses adversaires. Pour se faire, il faut alors les viser avec notre arme du moment. Pour être le plus efficace, et on vous le rappelle dès le tutoriel, il faut arrêter de bouger pour ne pas perdre en précision. Le moindre mouvement peut vous être mortel dans un duel au pistolet. Et une fois statique, ajuster son réticule pour tirer se fait relativement facilement à la souris. N’ayant pas l’habitude de jouer à la manette, je m’attendais à être un poids pour mes coéquipiers en entrant sur le terrain. Mais grâce à l’une des nouvelles fonctionnalités apportées par Riot sur consoles, j’ai vraiment pris du plaisir sur mes parties.

Valorant sur consoles intègre l’aim-assist’, ou aide à la visée. Une fonctionnalité souvent au cœur des polémiques. Elle fait parfois tout le travail, en mettant le réticule de l’arme automatiquent sur les adversaires, qu’ils soient en mouvement ou non. Pour son jeu de tir, Riot ralentit juste le déplacement du réticule une fois que celui-ci est posé sur un adversaire. Un travail bien fait selon moi : je ne me suis jamais plaint d’être mort trop rapidement, de rater tous mes tirs ou encore de dézinguer tout ceux en face de moi. À n’en pas douter, on ressent l’aide du jeu sans pour autant que ça change le défi pour nous de viser. Et c’est super satisfaisant.

Cette aim-assist’, elle est coupée avec une mécanique propre à Valorant appelée Concentration. Focus en anglais. Un grand mot pour une petite fonctionnalité mais qui n’est pas à négliger. C’est le bouton sur lequel appuyer avant de dégainer son arme : la sensibilité du réticule est baissée et l’on vise plus efficacement à longue distance. J’ai été surpris à plusieurs reprises de voir que je pouvais éliminer des agents ennemis en étant loin.

On a donc une boucle Courir / Ralentir avant ennemi / Viser l’ennemi / Mode concentration et tirer sur l’ennemi / Courir super addictive puisqu’elle rythme les allures de notre personnage.

Je sais que j’ai une énorme marge de progression (apprentissage des personnages, bien connaître les cartes…) mais j’ai l’impression de progresser naturellement après chaque partie. Une impression probablement due au fait que Valorant sur consoles n’est pas cross-play (les joueurs consoles peuvent jouer ensemble, mais pas avec les joueurs PC) : je n’ai pas à m’interroger sur la présence de joueurs jouant avec une souris et un clavier. D’autant que ce n’est pas, a priori, possible de les brancher sur les consoles. Quelque chose de dommageable au moment de vouloir jouer avec ses amis mais qui enlève un poids chez moi : je sais que je n’aurais pas à me frotter à des joueurs disposant de quatre ans d’expérience sur le jeu ainsi qu’un équipement que je considère comme plus optimal. C’est primordial dans un jeu axé sur le compétitif et Valorant semble l’avoir compris.

La visée clique, mais aussi tout le reste

En 2024, Valorant arrive à porter sur consoles tout ce qui a fait le succès du FPS sur PC quatre ans auparavant. On y retrouve la même exigence tactique addictive du genre, sublimée par les agents et leurs pouvoirs. La qualité technique du titre est toujours au rendez-vous, avec aucun bug technique ni visuel rencontré durant notre session. Les animations sont toujours visuellement agréables et le sound-design toujours aussi réjouissant. Chaque son a sa propre identité et même après une longue absence sur le jeu, tout revient en tête. Par exemple, les tirs ratés, tirs dans la tête et éliminations se traduisent par des sons bien distincts, ce qui aide à l’apprentissage.

À l’heure de boucler cet article, seul un aspect nous a titillés et c’est la prise en main. Si l’on salue la possibilité de modifier quasiment à souhait nos touches sur notre manette, la prise en main n’est pas super intuitive. Elle demande un certain temps d’adaptation de part le grand nombre de commandes nécessaires à chaque personnage.

Quelle bonne surprise que ce Valorant sur consoles ! S’il n’en est qu’à sa phase de bêta, le dernier-né de Riot a balayé chez moi plusieurs a priori que j’avais depuis longtemps. Il m’a inculqué qu’il était possible de proposer de le genre du jeu de tir compétitif viable à la manette, pourtant assez hermétique à la chose. L’aide à la visée et le mode Focus synergisent à merveille et provoquent d’excellentes sensations manette en main. On y retrouve, en plus de ça, ce qui fait le succès de Valorant depuis maintenant quatre ans : une proposition visant à revitaliser le genre avec des manches jamais identiques mais toujours aussi tactiques. Si cette version consoles ne remplacera probablement pas les ordinateurs de la scène compétitive, elle sert d’introduction parfaite à quiconque souhaite investir son temps dans le genre… et pourquoi pas passer sur un combo clavier/souris. Et personnellement, s’il y a un jeu de tir qui me donnerait envie de m’investir dedans, c’est bien Valorant. Surtout après mon excursion dans sa bêta sur consoles.