Une dégringolade inattendue

Après avoir récemment atteint des sommets historiques en termes de capitalisation boursière, surpassant même des géants comme Microsoft et Apple, Nvidia vient de subir une dégringolade brutale. Lors d'une interview accordée à Bloomberg Businessweek et publiée mardi, Donald Trump, en pleine campagne, a déclaré qu'il ne défendrait Taïwan contre une éventuelle attaque de la Chine que si l'État insulaire acceptait de payer les États-Unis. Et comme vous pouvez vous en douter, ces seuls propos ont suffi à faire plonger le cours de l'action NVIDIA.

Trump attend un geste de la part de Taïwan

Mercredi, l'action de NVIDIA a plongé de 6,62%, atteignant 117,9 dollars par action. En se basant sur la valorisation boursière de l'entreprise, cela représente une perte de 192 milliards de dollars en une seule journée, soit près de 200 milliards de dollars. Interrogé sur sa disposition à défendre Taïwan contre une éventuelle invasion de la Chine s'il revenait au pouvoir en 2025, Donald Trump a d'abord exprimé son respect pour le peuple taïwanais, avant de rappeler qu'ils ont accaparé « 100% de (son) activité de puces électroniques ». Le candidat à la présidence de l’Oncle Sam a ensuite un peu créé la polémique en affirmant que Taïwan devrait « payer pour sa défense ». Se comparant à une compagnie d'assurance, il a critiqué l'État insulaire pour ne rien lui donner, tout en soulignant sa grande richesse.

Apple et NVIDIA paient les pots cassés

Les propos de Donald Trump ont provoqué un tollé, affectant plusieurs grandes entreprises américaines du côté de Wall Street. Apple a ainsi perdu 2,53% de sa valeur mercredi en fin de journée, tandis que NVIDIA a chuté de 6,62%. La Chine considère Taïwan comme une partie intégrante de son territoire et le président chinois Xi Jinping estime que la réunification est inévitable. Dans ce contexte, les commentaires de Donald Trump inquiètent le marché, d'autant plus que Taïwan représente environ 66% de la production mondiale des puces les plus avancées, contre seulement 6% pour les États-Unis. Pour vous donner un ordre d’idée, TSMC, qui fabrique des puces pour NVIDIA et Apple, produit la majorité de ses semi-conducteurs à Taïwan… rien que ça.