La région de Salta, en Argentine, est le théâtre d'une révolution dans l'extraction du lithium : augmenter la production en moins de temps, avec moins de produits chimiques et d'eau.
La France à l’origine d’une révolution à plus de 11000 km de Paris
L'entreprise française Eramet teste à Salta, en Argentine, ce qui s'annonce comme une révolution dans la fabrication des batteries. Sa nouvelle technologie ne se contente pas de transformer en semaines ce qui prenait des mois, elle prétend également être en mesure de réduire considérablement l'impact sur l'environnement et l'utilisation des produits chimiques et de l'eau qui étaient auparavant nécessaires pour extraire le lithium requis pour notre stockage d'énergie.
Il s'agit d'une extraction directe du lithium, dont l'un des principaux atouts est qu'elle permet de récolter la précieuse ressource plus rapidement et avec moins d'eau. Jusqu'à présent, le processus consistait à pomper la saumure des marais salants dans de grands bassins d'évaporation, où elle s'évaporait au soleil pendant de longues périodes contrôlées de 12 à 18 mois, en attendant que le lithium soit accessible par des solutions chimiques. Il semble aujourd'hui qu'une grande partie de ce processus ne sera plus nécessaire.
Comment fonctionne l'extraction directe du lithium
La technique DLE d'extraction directe du lithium utilise une série de réservoirs qui, grâce à un matériau absorbant et à l'utilisation de l'énergie solaire, réduira le temps d'extraction d'une tonne de lithium d'un an à une semaine. Mais la grande révolution réside non seulement dans l'agilité du système, mais aussi dans son efficacité, avec une extraction de lithium de 90 % par rapport aux 40 % offerts par les réservoirs d'évaporation.
Bien que l'impact écologique ne soit pas inexistant en raison de l'exploitation des salines et des marais salants, le processus permet de recycler 60 à 80 % de l'eau utilisée et réduit à la fois l'utilisation de produits chimiques et la nécessité d'hypothéquer de vastes étendues de terre pour la construction de bassins d'évaporation.
Il nécessite cependant un investissement initial beaucoup plus important que les méthodes traditionnelles et reste lié à l'utilisation de grandes quantités d'eau dans des régions qui souffrent déjà d'importants problèmes de désertification. Quoi qu'il en soit, Eramet a l'intention d'obtenir une certification d'exploitation minière responsable qui l'aidera à étendre ses systèmes au-delà de l'Argentine.