Si beaucoup de jeux ont d’ores et déjà été qualifiés de “révolutionnaires”, il en est un qui a véritablement fait comprendre le plein potentiel du média à ses développeurs, partout autour du monde, et ce, simplement avec une démo ! On vous présente cette incroyable histoire dans ce JV Legends !
Jeunes millionnaires cherchent développeurs
En 1995, une entreprise a le vent en poupe : Microsoft. De fait, tout le monde s’arrache Windows 95 - grâce notamment à une cassette promotionnelle avec le casting de Friends - ce qui va rendre l’entreprise et ses quelque 1500 employés extrêmement riches. Si riches que beaucoup d’entre eux quittent le navire dans l’espoir de monter leur propre affaire. Parmi eux, Mike Harrington et Gabe Newell, amis et fraîchement millionnaires qui ambitionnent de monter leur propre studio de jeu vidéo. Malheureusement, quelque chose coince : ils n’y connaissent absolument rien.
Pas de souci, les deux hommes ont le bras long. Ils rendent alors visite à un ami à eux qui travaille chez ID Software, ni plus ni moins que le studio derrière Doom et Quake, alors en plein développement. Et autant dire que le fameux ami est très gentil, puisque ce dernier leur fournit gratuitement la toute dernière version de leur moteur de jeu, ainsi qu’un grand carnet d’adresses rempli de jeunes programmeurs talentueux et habitués à la création de mods. Quelques embauches de seniors pour encadrer les juniors plus tard, leur équipe est née et se dévoile sous le nom, alors inconnu, de VALVe.
Retour à 0
En 1997, la période des annonces estivales approche et, pour présenter leur projet - fraîchement renommé Half-Life - alors très loin d’être fini, les équipes bricolent une démo à la dernière minute qui sera finalement dévoilée lors de l’E3 de la même année. Celle-ci permet surtout de faire briller le moteur graphique du jeu et les différentes animations concoctées par les développeurs, deux points qui font alors sensation et assurent bonne presse au jeu. De retour au bureau, une décision est prise : il faut tout reprendre de zéro. Ce qui plaît au public, c’est le moteur et la mise en scène, avec des animations bluffantes. Il doit toujours se passer quelque chose à l’écran.
Pour l’occasion, et pour compléter l’équipe, VALVe embauche un jeune scénariste qui va être très clair : le jeu ne doit pas être caricatural ou humoristique, il doit être sérieux et réaliste. Exit le héros loufoque, il faut un personnage plus commun. Ainsi naquit Gordon Freeman, dont le design est alors directement inspiré d’un développeur. Le projet avance donc sur l’histoire, sur les interactions, mais aussi sur le level design. Tout doucement, Half Life prend vie…et du retard. Pour aller plus vite, les employés se prêtent à des réunions quotidiennes de plus de 6h dans lesquelles des membres de chaque pôle doivent régler un maximum de problèmes. C’est épuisant, mais le projet avance vite. Pour préparer la sortie imminente du jeu, le studio prévoit de diffuser l’intro du titre ainsi que quelques niveaux sur un CD vendu avec des cartes graphiques. Seulement voilà, le contenu du disque se retrouve en accès libre sur Internet et le monde entier découvre enfin Half Life.
Pour en apprendre plus sur cette fameuse démo piratée et ses répercussions sur le monde du jeu vidéo, n’hésitez pas à découvrir notre chronique dédiée en tête de page !