Parfois, les meilleurs films ne sont pas les plus populaires. Il y a presque 20 ans, un film de guerre a perturbé les spectateurs. Considéré comme l’un des meilleurs films de ce genre par certains, il n’a pas vraiment trouvé son public au moment de sa sortie malgré ses 72 millions de dollars de budget.
Un film de guerre novateur
Quand on pense aux films de guerre, on pense souvent à des longs-métrages aux nombreuses scènes de tir et autres explosions faisant grimper la tension. Parmi les plus connus, on pourrait citer Il faut sauver le soldat Ryan, Apocalypse Now, Full Metal Jacket, ou plus récemment Fury et Tu ne tueras point. Mais parfois, certains réalisateurs essaient de s’éloigner de ce à quoi s’attendent les spectateurs pour proposer quelque chose de nouveau. C’est par exemple ce qu’a fait Sam Mendes en 2005 avec son film Jarhead : La fin de l’innocence.
Dans ce film, c’est l’acteur Jake Gyllenhaal (Spider-Man : Far From Home) qui tient le rôle principal. Il joue alors le soldat américain Anthony Swofford envoyé au Moyen-Orient pendant la Guerre du Golfe. Ce marine a d’ailleurs bel et bien existé et a écrit son histoire dans des mémoires dont s’inspire le film. Mais alors que la plupart des films de guerre se concentrent sur les scènes de conflit, Jarhead fait le choix de prendre un point de vue très introspectif focalisé sur Swofford et son état d’esprit. Le spectateur peut ainsi voir l’horreur de la guerre de façon plus honnête et psychologique, sans que le tout ne soit noyé sous une couche de gloire.
Un film incompris, mais le réalisateur s’est rattrapé
Au moment de la sortie de Jarhead : La fin de l'innocence, on ne peut pas dire qu’il a vraiment convaincu les spectateurs. En effet, malgré son budget de 72 millions de dollars, il n’a récolté que 97 millions de dollars au box-office mondial, faisant de lui un échec à peine remboursé. Pourtant, en plus des critiques mitigées auxquelles on peut s’attendre avec un score pareil, certains spectateurs et journalistes notaient déjà à l’époque le côté novateur du film et de sa mise en scène. Jarhead était alors vu comme réaliste et non conventionnel, mais on lui reprochait tout de même une absence de scènes de conflit.
Fort heureusement, l’échec commercial de Jarhead n’a pas convaincu son réalisateur d’arrêter sa carrière, loin de là. Les cinéphiles ont sûrement tiqué au moment de lire son nom, mais Sam Mendes est aujourd’hui très célèbre à Hollywood. Il faut dire que c’est à lui que l’on doit Skyfall (soit l’un des meilleurs films James Bond), mais également le très apprécié 1917 sorti en 2019. Autre film de guerre à la mise en scène phénoménale, ce dernier se démarquait également par une approche moins frontale de la guerre mais surtout par sa construction en plan séquence géant. 1917 a d’ailleurs remporté 3 Oscars, ceux de la meilleure photographie, du meilleur mixage de son et des meilleurs effets visuels.