En 1998, ce film de Steven Spielberg avait des scènes considérées comme si réalistes qu'une ligne téléphonique a dû être mise en place pour ne pas traumatiser certains spectateurs. Une preuve supplémentaire de la qualité du travail du réalisateur sur l'un des plus grands longs-métrages de sa carrière.
Dans les années 90, Steven Spielberg est au top de sa forme. Après avoir débuté la décennie avec Hook, film devenu culte au fil du temps, il est surtout au sommet de son art en 1993 quand il sort la même année Jurassic Park et La Liste de Schindler, les deux facettes de son cinéma entre divertissement et tragédie engagée. Suite à ce départ canon, il se calme dans les années suivantes avant de finir la décennie avec l'un de ses plus grands projets : Il faut sauver le soldat Ryan. En 1998, lorsque le film sort, ce dernier est tellement réaliste que des décisions exceptionnelles doivent être prises.
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Un film d'un réalisme déchirant
Parmi les scènes les plus connues d'Il faut sauver le soldat Ryan, le débarquement de Normandie au début du film en fait clairement partie. Toute cette séquence a marqué les esprits par son intensité qui essaie de rendre au mieux ce qui s'est vraiment passé durant ce tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Et visiblement, Steven Spielberg a poussé le curseur du réalisme au maximum puisque de nombreux vétérans qui ont participé à cet événement ont retrouvé ce qu'ils avaient vécu là-bas. Par exemple, John Raaen, l'un d'entre eux, a raconté ceci au magazine Times :
Tout le monde était stupéfait. Je ne pouvais en parler à personne. Le film m'a rappelé tellement de souvenirs que je n'arrêtais pas de repenser à tout ce qui s'était passé.
Plus de 170 appels en deux semaines !
Bien conscient du réalisme et de la précision des scènes du film, le ministère des anciens combattants du gouvernement américain avait alors décidé de mettre en place un numéro d'urgence. Pourquoi ? Et bien pour que tous les vétérans qui verraient le long-métrage ne souffrent pas de stress post-traumatique à cause de la fidélité des scènes à l'écran. D'après Deborah Richter, thérapeute au Centre des vétérans de Portland, les films de guerre de ce genre peuvent provoquer des émotions intenses aux anciens combattants. Elle expliquait alors à l'AFP :
Je pense que ce film va impressionner beaucoup de gens. John Wayne a réalisé de nombreux films sur les expériences de la Seconde Guerre mondiale, mais pas aussi graphiques que celui-ci. C'est une perspective très différente de la douleur, de la souffrance et des morts
Et bien figurez-vous qu'elle avait vu juste. En 1998, deux semaines après la sortie du film, la ligne téléphonique d'urgence mise en place, le service d'assistance a reçu plus de 170 appels, preuve que cette initiative était belle et bien nécessaire. De quoi montrer la qualité du travail de Steven Spielberg et de ses équipes qui ont réussi à retranscrire l'horreur de la guerre sur grand écran.