On ne peut pas dire que les ventes de Tesla soient au meilleur de leur forme en ce moment. En effet, l’entreprise d’Elon Musk vient d’accuser sa deuxième baisse consécutive des livraisons trimestrielles à travers le monde, et la situation ne devrait pas aller en s’améliorant, notamment en raison d’une concurrence de plus en plus féroce de la part de la Chine. Résultat : certains projets de l’entreprise ont été mis à l’arrêt. C’est notamment le cas au Mexique, où une gigafactory devait sortir de terre pour y produire la Model 2, une voiture électrique dont le prix devrait se situer sous la barre des 25 000 euros.

Quand Elon Musk ghoste le gouvernement indien

L’autre projet de gigafactory qui a du plomb dans l’aile est celui qui concerne l’Inde. Elon Musk avait pour projet initial de rendre dans le pays en avril 2024, afin d’y rencontrer le Premier ministre Narendra Modi, notamment pour discuter de la possibilité d’installer une usine Tesla dans le pays. Mais à la dernière minute, l’équipe de communication d’Elon Musk a finalement contacté ses interlocuteurs indiens pour annoncer que le milliardaire ne ferait finalement pas le déplacement. Et, depuis, c’est silence radio de la part de Tesla.

La situation, détaillée par Fortune, sent bon le vilain « ghosting » de la part d’Elon Musk. Selon des personnes proches du dossier au sein du gouvernement indien, les mauvaises ventes récentes de Tesla seraient la cause de cette fâcheuse situation. Cependant, aucune communication officielle ne peut confirmer cette hypothèse.

L’Inde avait fait un pont d’or à Tesla

La situation est d’autant plus regrettable que l’Inde a récemment modifié sa fiscalité pour rendre le pays plus attractif pour les fabricants de véhicules électriques. En échange d’un investissement d’au moins 497 millions de dollars via une usine installée en Inde dans les trois ans, le gouvernement propose aux constructeurs étrangers une forte réduction des taxes à l’importation des véhicules électriques. Tesla aurait pu en profiter pour importer des voitures en Inde dans le but de se positionner sur un marché d’où la marque est encore assez absente.

L’Inde va donc tourner ses espoirs vers les constructeurs locaux, comme Tata Motors Ltd et Mahindra et Mahindra Ltd pour stimuler la production de voitures électriques dans son pays. Il faut dire qu’à l’heure actuelle, les véhicules électriques ne représentent que 1,3% du marché indien, expliquait Bloomberg récemment. On peut comprendre qu’en cette période compliquée, Tesla décide de ne pas s’y lancer, mais couper toute communication sans explication reste une manière peu élégante de procéder. Cependant, le gouvernement indien n’est pas rancunier : ses représentants ont déclaré que si Elon Musk voulait reprendre les discussions, il serait accueilli à bras ouverts.