Dans son rapport annuel sur l’état de l’Internet en France, l’Arcep met en avant certaines informations qui peuvent étonner. Vous ne connaissez probablement pas l’un des grands acteurs qui captent le plus de trafic Web dans l’Hexagone.
« La bonne santé des interconnexions est essentielle au bon fonctionnement du net », rappelle l’Arcep dans son troisième rapport annuel sur l’état de l’Internet en France. C’est bien évidemment l’un des points les plus importants mis en avant dans ce rapport, et il peut surprendre. En effet, on y découvre que 53% du trafic Internet vers les principaux FAI de France vient de seulement cinq acteurs en 2023 : Netflix (15,3%), Akamai (12,3%), Google (9,8%), Meta (6,8%) et enfin Amazon (8,5% en incluant Twitch).
Si l’on précise que Meta est essentiellement associé à Facebook et Instagram, quatre acteurs sur cette liste de cinq sont connus de tous. Mais quid d’Akamai ? Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans les serveurs de cache à destination des entreprises. Les solutions CDN d’Akamai sont utilisées par des milliers d’entreprises à travers le monde, y compris dans le secteur du jeu vidéo : il n’est donc pas surprenant qu’il capte un fort pourcentage du trafic Internet de notre pays. « Le développement de serveurs-caches dans le réseau des opérateurs télécoms, nommés Content-Delivery-Network (CDN) internes, se poursuit et permet d’optimiser le trafic acheminé via les interconnexions : 20% du trafic entrant vers les clients finals est acheminé par ces CDN », explique l’Arcep.
Si Akamai a vu sa part de trafic augmenter de trois points en 2023 par rapport à 2022, Netflix accuse une baisse de 4,4 points, Google une baisse de 0,8 point, Meta une baisse de 1,3 point et enfin Amazon (incluant Twitch) une baisse de 0,6 point. Par ailleurs, on peut noter que dans le trafic global français, Valve (Steam) compte pour 0,7%, ByteDance (TikTok) pour 1,1%, Canal+ pour 2,6% ou encore Apple pour 1,2%.
La transition vers l’IPv6 se poursuit et s’intensifie
« La transition vers IPv6 est cruciale pour éviter une scission d’internet en deux, avec IPv4 d’un côté et IPv6 de l’autre », rappelle l’Arcep. Et force est de constater que les opérateurs français s’impliquent dans le processus. À mi-2023, 81% des clients fixes grand public de l’Hexagone étaient déjà passés à l’iPv6, contre 55% des clients mobiles. Cependant, l’organisation pointe du tout de même du doigt « de fortes disparités entre les fournisseurs d’accès », sans pour autant citer de noms.
La France reste, dans tous les cas, une très bonne élève sur la question de l’IPv6 : à l’échelle mondiale, elle se classe troisième du top 100. En avril 2024, le taux d’utilisation était de 64,6% derrière l’Inde (71,2 %) et la Malaisie (65,5 %). On peut donc s’attendre à de bons chiffres lors du prochain rapport annuel de l’Arcep, qui devrait arriver début juillet 2025.