Si l’industrie chinoise des panneaux solaires a connu une croissance très importante pendant près de deux décennies, désormais, elle est en crise… Et sans l’aide du gouvernement, de nombreuses entreprises pourraient bientôt fermer leurs portes.
La Chine est un pays connu pour produire de très nombreux types d’appareils en masse avec, pour objectif, d’en inonder le marché international. C’est le cas dans le secteur du panneau solaire : cela fait déjà une vingtaine d’années que la Chine domine le marché. Cependant, même si l’Europe reste très ouverte aux panneaux photovoltaïques chinois, l’UE commence à faire de la résistance pour privilégier les produits issus des usines européennes.
Cela a tendance à réduire les carnets de commandes des entreprises chinoises qui, dans leur propre pays, font d’ailleurs face à une saturation du marché. Alors que les capacités de production du secteur solaire chinois ont triplé en à peine quelques années, aujourd’hui, la surproduction est évidente, et l’offre dépasse largement la demande.
Les panneaux solaires chinois sont à l’ombre
La surproduction de panneaux photovoltaïques en Chine a, en toute logique, entraîné une baisse des prix dans le secteur. Par ailleurs, des projets équivalant à 70 gigawatts de capacité solaire ont été annulés dans le pays. Il faut dire que la Chine détient déjà la plus grande ferme de panneaux solaires au monde, qui recouvre 2000 hectares au cœur de la région désertique du Xinjiang. Avec une capacité de production de 6,09 milliards de kilowattheures d’électricité, elle est capable, à titre d’exemple, de couvrir les besoins annuels d’un pays comme le Luxembourg.
La Chine vise la neutralité carbone en 2060, mais plus elle recouvre ses terrains de panneaux solaires, plus la demande se réduit. Et comme l’Europe commence à chercher à s’en passer, et que les États-Unis ont fortement augmenté les droits de douane à l’importation de ce qui vient de Chine, tout cela n’arrange pas les affaires des industriels.
En avril dernier, le site France TV Info évoquait des licenciements au sein de l’usine Longi de la province de Xi’an. 30% des 80 000 employés du site auraient été mis à la porte en raison d’une baisse de son chiffre d’affaires. Longi a cependant démenti cette information, évoquant de son côté seulement 5% d’employés licenciés.
Les entreprises demandent l’aide de l’État
GCL Technology, la deuxième plus grande entreprise chinoise spécialisée dans le photovoltaïque et l’une des plus grandes sociétés du secteur de l’énergie, a récemment tiré la sonnette d’alarme, en demande à l’État chinois d’intervenir. Selon G. Gongsha, le fondateur de GLC, les coûts de production sont actuellement plus élevés que les tarifs auxquels les panneaux sont vendus, ce qui signifie que l’entreprise perd de l’argent à chaque vente.
Selon le fondateur de GCL, sans l’aide de l’État, l’industrie chinoise du photovoltaïque pourrait sombrer en quelques années. Un comble, quand on sait qu’elle représente actuellement 80% de la production mondiale. Cependant, il semblerait que Pékin ait répondu à l’appel : l’objectif serait désormais de maintenir l’industrie à flot jusqu’à la fin de la crise, qui pourrait durer jusqu’à la fin de la décennie. En attendant, la Chine devrait continuer de développer ses installations solaires nationales, à défaut d’exporter autant qu’elle le voudrait.