L'étude de McKinsey & Company vient de sortir et elle est sans appel pour l'industrie des véhicules électriques. La forte déception ressentie par les conducteurs de voitures électriques réjouit la concurrence des moteurs thermiques.
Des voitures électriques vectrices d’insatisfaction
C'est une étude qui fait grand bruit dans le secteur de l'automobile. Le cabinet d'audit McKinsey & Company a révélé un chiffre qui fait presque peur : 50% des propriétaires de véhicules électriques préféreraient envisager un véhicule thermique pour leur prochaine voiture.
Ces chiffres doivent être nuancés car il s'agit d'une étude internationale et le contexte d'utilisation des voitures électriques n'est pas le même selon les régions où elles sont utilisées.
Cependant, cette étude met en lumière une forte insatisfaction parmi les usagers des véhicules électriques. Cette insatisfaction est notamment catalysée par plusieurs raisons, dont la fameuse autonomie des véhicules électriques en question.
Les utilisateurs de véhicules électriques souhaitent avoir plus d'autonomie de batterie, ce qui leur permettrait de mieux gérer les distances. Et surtout, cela leur permettrait d'aller plus loin dans leurs déplacements.
Un autre élément invoqué, également source de mécontentement, est l'infrastructure de recharge des batteries des voitures électriques. Cette étude, basée sur environ 30.000 participants répartis dans 15 pays différents, révèle que seulement 9% des sondés estiment qu'il y a suffisamment de bornes publiques pour recharger leur voiture.
Couplée à la problématique de l'autonomie, cette insuffisance des bornes de recharge montre qu'il est particulièrement difficile de se déplacer sur de longues distances avec un véhicule électrique.
À cela, il faut ajouter que les véhicules électriques demandent un investissement initial plus important. Avec des tarifs plus élevés que les véhicules thermiques ou certaines hybrides de puissances équivalentes, les voitures électriques restent onéreuses.
Cependant, cette étude, ainsi que celle de Deloitte sur le sujet, montrent que les utilisateurs sont prêts à faire cet effort d'investissement dans le but de payer moins cher la consommation de leur véhicule.
Malgré un intérêt croissant pour le véhicule électrique qui se popularise
C’est ici tout le paradoxe de la voiture électrique en ce moment. D’une part, de plus en plus de consommateurs qui n’ont pas de véhicule ou qui ont une voiture thermique aimeraient acquérir un véhicule électrique.
C’est l’étude de Deloitte 2024 sur les tendances de l’industrie automobile qui nous éclaire sur le sujet.
Avec 58% des suffrages exprimés, c’est la possibilité de payer moins cher la consommation de son véhicule qui motive principalement les personnes à se tourner vers l’électrique. Juste derrière, on retrouve la responsabilité environnementale (42%), suivie par la maintenance réduite (35%), les primes gouvernementales (32%) et enfin l’expérience de conduite (31%).
Hormis la responsabilité environnementale, on observe que les principales raisons sont économiques. Les individus interrogés semblent accorder plus d'importance à leurs dépenses qu’à des préoccupations écologiques.
Ces études montrent bien que l’industrie automobile est à un moment charnière de son histoire. La transition vers des véhicules complètement électriques est encore cahoteuse et surtout, inégale en fonction des pays et des contextes régionaux. De plus, l'engouement initial pour la nouveauté des véhicules électriques est passé. Aujourd'hui, ce sont surtout des raisons économiques qui motivent les gens à opter pour un véhicule électrique.
Il est clair que cette transition vers l'électrique est encore en évolution, et l'industrie doit s'adapter aux attentes et aux motivations variées des consommateurs. L'équilibre entre incitations économiques et responsabilités environnementales reste un défi majeur pour la généralisation des véhicules électriques.
Est-ce que de futures innovations technologiques, tant sur les véhicules que sur les moyens de les produire permettront de dépasser ces écueils ? Tout le monde se pose la question.