Souvenirs d'enfance

C'est en 1998 que Steven Spielberg soufflait tout le monde avec "Il faut sauver le soldat Ryan" : un film de guerre extrêmement réaliste, cru, difficile à regarder par moment, mais aussi terriblement humain et ayant tout de même raflé cinq Oscars. On se souviendra de bon nombre de scènes cultes, comme celle du Débarquement qui a tout de même nécessité plus de mille figurants. Rien que ça.

Soutenu par bon nombre d'acteurs phares comme Tom Hanks ou Edward Burns, le soldat Ryan dont il est question dans le titre lui-même est incarné par Matt Damon. Il y a notamment une scène précise où ce jeune militaire raconte au personnage de Tom Hanks un souvenir d'enfance : lui et ses frères, décédés à la guerre, avaient pour habitude d'espionner leur frère aîné embrasser une fille dans une grange, la nuit. Un passage que les spectateurs ont retenu pour être innocent et plutôt émouvant, dénotant surtout au milieu des horreurs de la guerre où nos protagonistes se trouvent.

Un discours improvisé

Ce qu'il faut savoir, c'est ce que ce discours était tout à fait… improvisé par Matt Damon. C'est ce que le producteur, Peter Bart révèle dans son livre The Gross : la scène n'avait même impressionné personne sur le plateau et pas même Steven Spielberg. Et pourtant, le cinéaste a choisi de garder cette séquence malgré son caractère "ni profond ni perspicace".

Pour quelle raison ? Car cette scène représentait malgré elle "un enfant niais et parfaitement informé de la nature de la guerre et de sa mission". Et pour le coup, Spielberg n'avait pas tort… et ce passage a été admirablement intégré au ton général du film, qui ne fait pas tant que ça dans la niaiserie.

Rappelons qu'Il faut sauver le soldat Ryan s'est rapidement imposé comme un succès majeur : critique certes, mais aussi commercial avec 482,3 millions de dollars au box-office, en faisant le deuxième film le plus rentable de son année de sortie.

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