Sorti au tout début du mois de juin, l’un des récents films du catalogue Netflix, une production originale qui plus est, serait dans la tourmente. Déjà ciblé par un scénariste avant la sortie, une procédure est en cours pour savoir si ces allégations de plagiat sont avérées ou non. Si le film s’en sort pour le moment et évite un blocage de sa diffusion dans l’attente du verdict, l’issue de la procédure pourrait peut-être lui être fatale avec un retrait pur et dur.
Ce film français signe un record sur la plateforme avec 120 millions de vues mais se heurte aux critiques
En plus de négocier les droits de diffusion de grands classiques du cinéma et du divertissement, la plateforme Netflix échange en amont avec les équipes de certains projets pour les inclure dans son catalogue, symbole d’un beau coup de projecteur, ou elle s’arrange tout simplement pour développer ses propres programmes originaux. Bien souvent, cela se traduit par un plébiscite du public, en termes de visionnage avant tout, et l’on voit ces productions en haut du classement des films et séries à tour de rôle. Dernièrement, c’est le film Sous la Seine qui a tiré son épingle du jeu.
Parfois, la recette du succès ne tient pas à grand-chose. Mettez un requin dans la Seine, des parisiens apeurés ainsi qu'une équipe prête à tenter le diable et vous vous assurez la place de numéro 1. Avec cette formule, le long-métrage de Xavier Gens a battu des records d’heures de visionnage en en comptabilisant pas moins de 120 millions en l’espace de deux semaines. Néanmoins, cette accumulation ne lui a pas nécessairement ouvert les portes de la consécration critique puisque les spectateurs n’ont pas spécialement été convaincus à l'issue du visionnage, comme en témoignent les notes reçus par la création Netflix. Si cette nouvelle était déjà compliquée à digérer, un autre souci est venu s’ajouter à tout cela.
Le synopsis du projet et celui du film Netflix se ressemblent beaucoup…
En réalité, cela fait des mois que le film Sous la Seine est menacé de poursuites judiciaires, en partie parce qu’il se serait largement inspiré du projet d’un certain Vincent Dietschy sans que celui-ci ne soit crédité comme le véritable auteur de ce scénario original. D’après le principal concerné, il aurait eu l’idée de cette histoire, nommée projet « Silure » et consignée dans des documents en 2014, il y a plus de dix ans, en 2011 plus précisément, et il est vrai que le synopsis, à retrouver ci-contre, est assez proche de l’intrigue du film Netflix : « une jeune policière travaillant comme plongeuse pour la brigade fluviale de Paris rencontre un phénomène naturel d'un genre nouveau, représenté par un gigantesque poisson-chat terrifiant, agressif et tueur d'hommes ».
Deux ans plus tôt, le cinéaste avait déjà pris ses dispositions pour bloquer la sortie du film en ayant eu vent du projet, allant jusqu’à se saisir de la justice et déposer une plainte pour concurrence déloyale contre les producteurs et un agent du projet. En ce moment, suite à une audience du 14 juin, une procédure est en cours et Vincent Dietschy, également dans l’attente du verdict final, est toujours sur le qui-vive concernant le blocage de la diffusion qu’il avait demandé le temps du jugement. Du côté de l’accusation, on se défend, en insistant sur le fait qu’on ne connaît pas cet homme, pour reprendre le producteur Edouard Duprey, et on contre-attaque, comme l’a fait Xavier Gens, en déclarant qu’il « ne pens pas que les personnes qui nous accusent aient écrit une seule page » et que ce type d’accusation « arrive tout le temps et (...) que cela devient un cliché ».