Bientôt un nouvel impôt associé à l’utilisation des intelligences artificielles ? Selon le Fonds monétaire international (FMI), cela pourrait devenir une nécessité dans les prochaines années, et pour une raison assez évidente.
Tout le monde, ou presque, peut aujourd’hui utiliser facilement une intelligence artificielle générative. Certaines sont intégrées gratuitement à des services, comme Gemini chez Google ou Copilot au sein de Windows 11 chez Microsoft. D’autres permettent de souscrire à un abonnement à un prix abordable pour accéder à l’ensemble de leurs fonctionnalités, comme ChatGPT. En clair, il n’a jamais été aussi simple et accessible d’utiliser des IA, ce qui remet en question la pertinence d’effectuer encore manuellement certaines tâches qui pourraient être automatisées. En outre, l’utilisation de ces technologies a aussi un impact très important sur la consommation énergétique mondiale.
Et qui dit augmentation de la consommation énergétique dit forte hausse des émissions de CO2. Et à l’heure où les questions d’ordre environnemental prennent de plus en plus d’ampleur, ce constat fait mal ! Pour autant il est difficile d’imaginer que l’ampleur du phénomène se réduise pour cette raison. Le FMI a donc eu une idée : attaquer le portefeuille des entreprises qui développent des IA énergivores.
Bientôt un impôt ciblant les intelligences artificielles ?
Le FMI considère en effet que même si les IA peuvent avoir des avantages en termes de productivité et de rentabilité dans de nombreux domaines, elles sont également très consommatrices d’énergies, mais pourraient aussi être associées à des pertes d’emplois et aggraver certaines inégalités sociales : tout cela part des constats réalisés dans le cadre de « l’indicateur de préparation à l’IA » amorcé par l’organisation mondiale en 2023.
Ainsi, pour le Fonds monétaire international, il faut tenir compte de tout cela dans les politiques fiscales. L’idée ne serait cependant pas de taxer directement les intelligences artificielles : « Une taxe spécifique sur l’IA aurait pour effet néfaste de réduire la vitesse de l’investissement et de l’innovation, ce qui freinerait les gains de productivité », estime le FMI. « Elle serait également difficile à mettre en œuvre et se révèlerait plus préjudiciable que bénéfique si elle était mal ciblée. »
La solution serait donc de taxer les émissions de CO2 associées à l’usage de ces nouveaux outils. L’argent de ce nouvel impôt pourrait ensuite être utilisé pour « améliorer les dispositifs de protection sociale et les régimes fiscaux à travers le monde ». Autrement dit, les personnes qui perdraient leur emploi à cause des IA pourraient être mieux indemnisées par les taxes associées à leur fonctionnement.
Une proposition encore loin d’être adoptée
Cette réflexion réalisée par le FMI pose des questions très importantes. Cependant, pour l’heure, il ne s’agit que d’une suggestion. Si on se doute que de nombreux pays vont devoir prendre des décisions concernant l’usage des IA dans les années à venir, pour le moment, rien n’est encore acté. Pourtant, pour le FMI, c’est un sujet à prendre en main rapidement : « Les choix réalisés aujourd’hui par les décideurs façonneront l’évolution de l’IA dans les décennies à venir », conclut le billet de l’organisation.