Le spam fait partie de vos pires ennemis sur Internet ? Alors vous n’êtes pas prêt pour le slop, qui est en train de pourrir le Web petit à petit. Et vous y avez sans doute déjà été confronté sans forcément le savoir.
On doit bien l’admettre, Internet a déjà été en meilleur forme qu’aujourd’hui. Alors que les réseaux sociaux tels que nous les connaissions depuis les débuts de Facebook sont en train de décliner, que de plus en plus de sites Web de l’ancienne époque affichent des erreurs 404 et des liens morts et que les bots et autres faux profils investissent les espaces de discussion, un nouveau problème émerge actuellement : le slop.
Qu’est-ce que le slop ?
Le terme « slop » désigne un contenu de mauvaise qualité généré par une intelligence artificielle. Il peut aussi bien s’agir d’un texte que d’une image, et même d’une vidéo puisque les IA capables d’en créer de toute pièce sont en train de se développer. Le mot « slop » est apparu sur certaines plateformes de discussion en ligne, parce qu’il fallait bien mettre un mot sur ce phénomène. À l’origine, le mot « slop » désigne la boue qui s’accumule au fond des citernes des pétroliers. De quoi se faire une idée de l’amour que portent les internautes à ce type de contenu.
Ainsi, lorsque Gemini, l’IA de Google, recommande de mettre de la colle sur une pizza pour empêcher au fromage de fondre, c’est un slop. Les visuels générés avec Midjourney qui montrent des enfants qui ont réalisé des constructions improbables pour générer des interactions sur les réseaux sociaux font aussi partie de cette catégorie.
Une tendance qui ne va pas s’améliorer
Pour The Guardian, le slop est à la recherche Internet ce que le spam est à la boîte mail. « Tout comme le spam, personne n’a envie de voir du slop, mais l’économie d’Internet a irrémédiablement conduit à sa création », explique le média britannique. La démocratisation des IA, qui sont accessibles à tout le monde et dont les coûts d’abonnement sont aujourd’hui minimes, permet à n’importe qui de générer, en quelques clics, d’importantes quantités de textes et d’images. L’objectif est de générer du profit à moindre coût via un « Internet zombie ».
Pour les internautes, c’est une nouvelle galère qui nécessite de faire le tri dans les informations à disposition. Il faut se méfier de tout et cela fait perdre un temps fou. De plus, les moteurs de recherche ont encore du mal à gérer la manière dont ces contenus remontent dans les résultats : le constat a notamment été fait avec Google.
L’intelligence artificielle n’en est probablement qu’à ses débuts, alors on peut imaginer que c’est aussi le cas des slops. Il va falloir s’y faire, le Web du début et du milieu des années 2000 est désormais bien loin derrière nous.