Le télétravail est une manière confortable de travailler pour de nombreux salariés, mais pour d’autres, c’est surtout l’occasion de ne rien faire. Une douzaine d’employés d’une grande banque américaine ont cru avoir trouvé le bon filon, mais cela s’est retourné contre eux.
Le télétravail s’est installé dans des millions d’entreprises à travers le monde durant la crise sanitaire du COVID-19 en 2020. Le temps a passé et si de nombreuses firmes ont décidé de faire machine arrière pour de multiples raisons, d’autres ont décidé de pérenniser ce mode de fonctionnement.
Du côté des salariés qui profitent du télétravail, il y a clairement deux écoles. D’un côté, ceux qui profitent du confort et du calme de leur domicile pour mieux se concentrer sur leur travail, pour ainsi être plus efficace tout en esquivant des temps de trajet souvent longs. Et puis il y a ceux pour lesquels le télétravail est synonyme de procrastination, de boulot en pyjama et du moindre effort.
Des employés de banque pensaient avoir trouvé l’astuce parfaite
Le média Bloomberg raconte l’histoire qui est arrivée au sein de la banque américaine Wells Fargo. Récemment, cette dernière a licencié une douzaine de ses employés pour « simulation d’activité sur clavier ». Il s’agit que les employés en question étaient en télétravail, et utilisaient un logiciel pour simuler leur présence devant leur ordinateur durant les heures de bureau.
Les ordinateurs des personnes concernées étaient équipés d’un logiciel de surveillance de l’écran installé par leur entreprise pour s’assurer qu’ils étaient bien en train de travailler. Mais en pratique, un petit programme simulant les mouvements de la souris sur l’écran suffit, bien souvent, à tromper ce genre de méthode de surveillance.
Le licenciement d’une douzaine d’employés de Wells Fargo a été médiatisé aux États-Unis, car la banque a dû expliquer ses raisons à l’Autorité de réglementation de l’industrie financière (FINRA). Une enquête suite à des soupçons de « simulation de l’activité au clavier donnant l’impression d’un travail actif » a été menée et elle s’est conclue par la confirmation des doutes de l’entreprise.
Du télétravail en pointillé chez Wells Fargo
Massivement appliqué par Wells Fargo depuis la pandémie mondiale, le télétravail est progressivement devenu moins courant au sein de l’entreprise : depuis 2022, il est proposé jusqu’à deux jours par semaine dans une formule hybride. Visiblement, certains employés ont estimé que cela pouvait correspondre à un deuxième week-end dans la semaine.
« Wells Fargo maintient ses employés aux normes les plus élevées et ne tolère pas de comportement contraire à l’éthique », a expliqué un porte-parole de la banque à Bloomberg. Il n’a pas précisé si l’entreprise, basée à San Francisco, allait durcir ses mesures de surveillance ou bien tout simplement arrêter le télétravail suite à cet abus. On peut cependant imaginer que le risque d’un licenciement va freiner les envies de procrastination des autres employés.
Le télétravail préoccupe certaines entreprises, mais selon un rapport publié récemment par l’agence Gallup, il y aurait surtout une évolution importante du rapport des employés vis-à-vis de leur travail. Le rapport révèle que 62% des travailleurs seraient « désengagés », c’est-à-dire qu’ils feraient le strict minimum au travail, sans aucune passion. 15% seraient même « totalement désengagés », c’est-à-dire qu’ils ne feraient plus rien en attendant de trouver un emploi plus motivant. Cette attitude coûterait, chaque année, 8,9 milliards de dollars à l’échelle mondiale.