Les films de guerre sont très nombreux au cinéma, mais nombre d'entre eux prennent pour cadre la Seconde Guerre mondiale ou la Guerre du Vietnam. Deux conflits traumatisants, qui ont imprégné le cinéma américain. Pourtant, l'une des meilleures oeuvres du genre a été un retentissant échec au box-office.
The Beast : Avant Waterworld, Kevin Reynolds s'est intéressé à l'URSS
Si on pense aux films de guerre, de nombreux long-métrages peuvent nous venir en tête. Du jour le plus Long à Apocalypse Now en passant par Inglorious Basterds, Platoon, Rambo III ou encore Dunkerque, La Grande Vadrouille et Il faut sauver le soldat Rayan, les conflits ont largement inspiré les cinéastes. Les conflits les plus réprésentés sur grand écran sont la Seconde Guerre mondiale et la Guerre du Vietnam, suivis par la Guerre du Golfe, la Première Guerre mondiale et la seconde guerre en Irak. Les films récompensés sont légion, mais de nombreuses productions sont totalement passées inaperçues.
C'est le cas de ce film signé Kevin Reynolds, réalisateur fortement lié à l'infernale production du film Waterworld. En 1988, le réalisateur tourne The Beast (La Bête de Guerre), une oeuvre prenant pour cadre la seconde invasion soviétique en Afghanistan. L'action du film se déroule en 1981, lorsque Moscou envoie l'armée rouge afin de maintenir un gouvernement pro-communiste dans la région et combattre les résistants Moudhahiddin. Parlant de la fascination pour la guerre tout en étant l'un des rares longs-métrage utilisant l'invasion de l'URSS en Afghanistan, The Beast avait tout pour lui.
Un échec cuisant, mai un reconnaissance à long terme
L'action démarre avec la présentation d'un escadron de chars T-55, qui se dirige vers un village patchoune, précédemment bombardé. Ce dernier massacre les habitants avant de repartir puis de se perdre dans le désert. Taj, incarné par Steven Bauer, constate que toute sa famille est morte et qu'il hérite donc du statut de chef du village. Celui-ci organise une vengeance et se lance à la poursuite du char perdu, surnommé La Bête. Pour se protéger, un communiste afghan membre de l'équipage explique à ses compagnon le concept du nanawatai.
En prononçant ce mot intégré au code d'honneur des patchounes, toute personne demandant le refuge doit l'obtenir, même auprès des ennemis. Le reste du film suit le parcours de l'équipage perdu ainsi que des rebelles, avec des lignes qui se brouillent et un récit refusant toute forme de manichéisme. Une vraie pépite, considérée comme l'un des 10 meilleurs films de guerre jamais produits dans le classement dédié produit par AlloCiné. Pourtant, personne ou presque ne l'a vu à l'époque. Totalement éclipsé par Rambo III sorti la même année, The Beast n'a généré que 161 004 dollars pour un budget de 8 millions. Un échec terrible, qui rebondira dès 1991 avec Robin des Bois, Prince des Voleurs puis Rapa Nui.