Tom Hanks n'a pas fait qu'enchaîner les chefs-d’œuvre, il a aussi eu quelques ratés dans sa carrière, dont ce film de 1990.
Chaque grand acteur a un ou plusieurs échecs tristement gravés dans sa filmographie, même Tom Hanks et ses deux oscars, dont la liste des projets sur lesquels il a figuré est vertigineuse, mais comporte quelques ratés. L'homme s'est un jour exprimé sur "l'un des films les plus médiocres jamais realisés" qui remonte quelques années plus tôt. Pour comprendre le contexte, il faut revenir en 1990, quand Hanks était surtout reconnu pour ses rôles comiques, dans Turner & Hooch ou The Burbs. Alors quand on l'invite à camper un rôle dans un film réalisé par Brian De Palma et basé sur le célèbre roman "Le Bûcher des vanités" de Tom Wolfe, l'acteur saute sur l'occasion, pensant à un nouveau tremplin pour sa carrière. Sorti en 1990, le film s'intéresse à Sherman McCoy (joué par Tom Hanks), un grand courtier de Wall Street dont la vie bascule lorsqu'il se rend à Manhattan avec sa maîtresse, Maria Ruskin (Melanie Griffith), et se perd pour finir dans le Bronx. Il renverse accidentellement un homme noir, marquant le début d'une série d'événements qui mèneront à sa chute.
Démoli par la critique, le film ne récolte que 15% d'avis positifs sur Rotten Tomatoes et aucune nomination aux Oscars. Il a cependant obtenu cinq nominations aux Razzie Awards, repartant avec le prix du pire scénario de l'année. La presse s'accorde à dire que Le Bûcher des vanités est une adaptation "insipide d'un livre réfléchi", "mal distribué et dépourvu du sens crucial de l'ironie du matériau d'origine". C'est aussi un énorme échec commercial : il ne rapporte que 15 millions de dollars aux États-Unis pour un coût de 47 millions.
"C'est l'un des films les plus médiocres jamais réalisés"
Lors d'une interview accordée à Oprah Winfrey, l'acteur a partagé ces mots au sujet de sa participation au film :
C'est l'un des films les plus médiocres jamais réalisés. Et pourtant, si je n'avais pas vécu cette expérience, j'aurais raté quelque chose de précieux. Ce film était une entreprise fascinante dès le début. Il était plus grand que nature et, pour une raison ou une autre, a suscité une énorme attention.
Même aujourd'hui, quand je vais en Allemagne, les gens me disent : 'Pourquoi ne fait-on plus de films aussi bons et bruts que 'Le Bûcher des vanités' ? Ils n'ont aucune idée de ce que cela signifiait d'être Américain et que ce film entre dans la conscience nationale. 'Le Bûcher des vanités' m'a appris que je ne pouvais pas forcer une connexion basique.
Et dans une interview accordée à The Blast, l'acteur ose même parler d'erreur de casting : "Quand nous faisions le film, il était énorme. Nous ne pouvions nous déplacer nulle part dans la ville de New York. Tout le monde en parlait. Tout le monde était mal casté, surtout moi. Brian De Palma se soucie plus de l'iconographie que du cinéma. C'est le cinéaste le plus intransigeant - tant dans le bon sens que dans le mauvais - que vous rencontrerez jamais". Hanks n'était pas le seul nom prestigieux à figurer dans les crédits. Il donnait aussi la réplique à Bruce Willis, Melanie Griffith, Kim Cattrall, Morgan Freeman et F. Murray Abraham.