Alors que l'intelligence artificielle générative s'impose de plus en plus dans notre quotidien, une nouvelle étude du Reuters Institute révèle des données surprenantes sur l'utilisation réelle de ces outils par le public français.
ChatGPT, star de l'IA mais pas encore outil du quotidien
Avant de plonger dans les résultats de cette enquête, rappelons ce qu'est l'IA générative. Il s'agit d'une branche de l'intelligence artificielle capable de créer du contenu original : textes, images, vidéos, code informatique, etc. ChatGPT, par exemple, est conçu pour générer du texte en réponse à des questions ou des instructions.
L'étude, menée dans six pays (Argentine, Danemark, France, Japon, Royaume-Uni et États-Unis), révèle que ChatGPT est l'outil d'IA générative le plus utilisé, loin devant Google Gemini et Microsoft Copilot. Cependant, l'utilisation quotidienne de ChatGPT reste marginale, avec des chiffres similaires au Royaume-Uni et bien inférieurs à ceux des États-Unis (7%). En France le chiffre ne monte qu’à 2% de personnes l’utilisant régulièrement.
En France, si une majorité de personnes a déjà entendu parler de ChatGPT (55%), beaucoup n'ont utilisé cet outil qu'une ou deux fois. L'IA générative n'a pas encore réussi à s'intégrer dans les habitudes numériques des Français.
Des attentes élevées mais une confiance limitée
L'étude révèle que l'utilisation de l'IA générative en France se répartit de manière assez équilibrée entre la recherche d'informations (24%) et la création de contenus divers (28%). Que ce soit pour rédiger des e-mails, des essais, des poèmes, ou encore pour générer des images, de la musique ou du code, les Français utilisent les multiples facettes de ces outils.
Malgré les progrès de l'IA dans le domaine de l'information, seulement 3% des Français l'utilisent pour s'informer. Ce chiffre, bien qu'inférieur à d'autres usages, témoigne tout de même d'un intérêt croissant pour l'IA dans le secteur de l'information.
Les Français, comme la plupart des sondés des autres pays, s'attendent à ce que l'IA générative ait un impact significatif sur de nombreux secteurs de la société dans les cinq prochaines années. Médias, science, politique... aucun domaine ne semble épargné. Pourtant les nombreuses erreurs ou approximations que l’IA peut générer en font un outil d’information peu fiable.
Cependant, cette attente s'accompagne d'une certaine méfiance. Moins d'un tiers des Français font confiance aux médias, aux politiciens et aux entreprises de réseaux sociaux pour utiliser l'IA générative de manière responsable.
L'IA générative : un potentiel OUI, mais à exploiter avec prudence
L'étude s'est penchée plus spécifiquement sur l'utilisation de l'IA générative dans le journalisme. Si une partie du public pense que les journalistes utilisent déjà l'IA pour certaines tâches (comme la correction orthographique ou la traduction), ils sont plus sceptiques quant à son utilisation pour la rédaction d'articles ou la création de contenu.
Face à l'utilisation croissante de l'IA dans la production d'informations, la question de la transparence se pose. La grande majorité des Français souhaite que les contenus générés par l'IA soient clairement identifiés.
L'intelligence artificielle générative ouvre de nouvelles perspectives dans de nombreux domaines, y compris celui de l'information. Si son adoption massive n'est pas encore une réalité en France, l'étude du Reuters Institute montre que le public est conscient de son potentiel et s'attend à ce qu'elle joue un rôle croissant dans les années à venir.
Il reste cependant essentiel d'aborder cette technologie avec prudence et transparence, notamment dans le domaine de l'information, où la confiance du public est primordiale. Les journalistes et les médias doivent être conscients des attentes du public en matière de transparence et d'éthique dans l'utilisation de l'IA générative.
L'avenir de l'IA générative est prometteur certes, mais il est crucial de trouver un équilibre entre innovation technologique et responsabilité journalistique pour garantir une information fiable et de qualité.