Annoncée en même temps que les PC Copilot+, la fonctionnalité Recall de Windows 11 a été présentée par Microsoft comme étant une exclusivité de ses nouvelles machines. Mais il n’a fallu que quelques jours à un passionné acharné pour prouver le contraire.
Avec Windows Recall, Microsoft a présenté une nouveauté aussi puissante que déjà controversée suite à l’annonce de ses machines Copilot+. Recall est une fonctionnalisée basée sur l’intelligence artificielle, qui est capable de garder en mémoire tout ce qui a été fait sur un ordinateur sous Windows 11 durant des mois.
Certains observateurs jugent que Recall est une fonctionnalité intrusive, qui risque de poser des problèmes en matière de vie privée. Et pour cause : elle est conçue pour réaliser une capture d’écran du bureau toutes les 5 secondes. L’idée est de permettre à l’utilisateur d’avoir accès à une timeline dans laquelle il peut naviguer pour retrouver une action spécifique. Une fonction de recherche, elle aussi basée sur l’IA, devrait pouvoir aider à mettre le doigt sur le point recherché. Mais, par conséquent, difficile de cacher certaines actions que l’on aimerait garder pour soi…
Microsoft veut garder Windows Recall exclusif
Lors de la présentation de Windows Recall, une fonctionnalité uniquement destinée à Windows 11, Microsoft a largement appuyé le fait qu’elle ne serait compatible qu’avec ses machines dotées d’un processeur Qualcomm Snapdragon X. Cette nouvelle génération de processeurs, qui complique un peu la vie des amateurs de jeux vidéo, a en effet été pensée pour l’intelligence artificielle.
Par conséquent, à en croire Microsoft, seuls les PC Copilot+ pourront utiliser Recall. Mais il n’aura fallu que quelques jours à un internaute nommé Albacore pour prouver le contraire.
I was able to get Recall working on this bad boy 😎
— Albacore ☁️ (@thebookisclosed) May 25, 2024
Snapdragon 7c+ Gen3, 3.4 GB of RAM, no NPU in sight
Will cook up a tutorial soon, it's surprisingly good even on something this low spec 😊 If you have any questions I'll do my best to answer them ✍️ pic.twitter.com/zzswm44Hy1
Une fonction adaptée à tous les ordinateurs ?
Albacore s’est mis au travail dès l’annonce de Windows Recall, et il ne lui a fallu que quelques jours pour faire tourner la fonctionnalité sur une machine dotée d’un processeur Qualcomm Snapdragon 7 c+ Gen 3 qui, s’il est bien basé sur l’architecture ARM, ne possède pas de puce NPU dédiée à l’intelligence artificielle. Par ailleurs, seuls 3,4 Go de RAM étaient disponibles, alors que Microsoft en exige normalement 16 Go. Autrement dit, Recall est parfaitement en mesure de fonctionner sur une machine qui ne respecte pas les spécifications minimales requises par la firme de Redmond.
Making great progress enabling Recall on current Arm64 hardware, no fancy X Elite in sight! ✨
— Albacore ☁️ (@thebookisclosed) May 23, 2024
Should theoretically work on Intel/AMD too, OEMs only received Arm64 specific ML model bundles so there's not much I can do yet.
Here's a small demo video showing off screenray 🪄 pic.twitter.com/w57fF1LxiN
Il n’est pas particulièrement étonnant que Microsoft agisse de la sorte. L’entreprise a déjà fait un coup similaire à la sortie de Windows 11, en empêchant l’installation de l’OS sur les machines étant privées de la puce TPM 2.0. Mais des bricoleurs ont très rapidement contourné le problème, en ouvrant l’accès à Windows 11 à davantage de PC… Ce qui n’empêche pas le système d’exploitation d’être largement boudé par les possesseurs d’ordinateur.
Microsoft désire valoriser ses nouvelles machines Copilot+, spécifiquement conçues pour l’IA. Mais quand on sait que d’autres constructeurs vont bientôt proposer des PC Copilot+ dotés de processeurs Intel ou AMD, on se doute que Windows Recall sera probablement annoncé sur d’autres ordinateurs à l’avenir, et pas seulement des références équipées d’un processeur ARM.