À l'avenir, les tatouages ne seraient plus de simples outils de mode, mais bien des portails vers un monde où le suivi de santé serait grandement facilité.
D'une simple mode à une technologie de pointe ?
Depuis longtemps, les tatouages sont plus que de simples œuvres d'art cachées. Ils se sont popularisés, et omniprésents dans toutes les couches de la société. Cette acceptation généralisée les a propulsés au-delà du simple art corporel pour, pourquoi pas, les transformer en de véritables pièces de technologie innovantes.
Un groupe de chercheurs turcs a récemment franchi une nouvelle étape en créant une technique permettant d'implanter dans le corps des tatouages capables de communiquer de manière passive et sans fil. Cette innovation, baptisée « nano-tatouage basé sur la rétro-diffusion » (BNTS), ne nécessite ni implants, ni câbles, ni sources d'énergie externes. Concrètement, cette technologie utilise la rétro-diffusion ambiante, un procédé où le tatouage, composé de couches de matériaux spécifiques, reflète les signaux de radiofréquence pour établir une communication avec, par exemple, un smartphone. Cette technologie est similaire aux RFID mais avec une capacité de fréquences utilisables bien plus étendue, allant de 900 MHz à 2,45 GHz.
Les nano-tatouages sont fabriqués à partir de deux types d'encre. La première, une encre noire à base d'aérogel de graphène, assure la conductivité. La seconde, une encre blanche composée d'oxyde de zinc avec des nano-fils, est appliquée sur la première couche pour améliorer l'union et la conductivité. Ces deux encres sont injectées simultanément à l'aide de différentes aiguilles, formant ainsi un réseau complexe mais hautement fonctionnel.
À quoi ça sert ?
L'intérêt principal de cette technologie réside dans sa capacité à surveiller les informations biométriques et à les transmettre à des appareils connectés. Imaginez un tatouage qui puisse monitorer en temps réel vos paramètres de santé tels que les niveaux de glucose ou d'albumine dans le sang, crucial pour les personnes atteintes de diabète. Néanmoins, ce développement n'est pas le premier du genre. Des équipes de recherche ont précédemment mis au point des tatouages électroniques capables de suivre la pression sanguine en continu, par exemple.
Ce nouveau type de tatouage électronique se distingue par sa capacité à générer ses propres signaux électriques grâce à l'activité piézoélectrique. En d'autres termes, le tatouage produit de l'électricité en réponse aux changements de pression causés par les mouvements de la peau ; cela améliore la fiabilité des résultats obtenus.
Ces dispositifs ont le potentiel de révolutionner la prévention des maladies et des situations de risque, surtout dans un contexte où les maladies non-transmissibles prennent de l'importance. Pouvoir fournir des données continues et précises sans nécessiter une intervention constante est un atout majeur. Cela permet non seulement une meilleure gestion des maladies chroniques, mais aussi une détection précoce des anomalies de santé.
On pourrait envisager des applications dans le sport pour suivre les performances, ou encore dans le cadre de la santé publique pour suivre l'état de santé des populations, réduisant la nécessité de visites médicales fréquentes et en permettant une surveillance constante.